Cameroun: l'Etat va fabriquer localement tous ses médicaments essentiels

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Le 25/02/2018 à 08h16, mis à jour le 25/02/2018 à 10h21

Le Cameroun vient d'inaugurer une usine pharmaceutique dotée d'une capacité de production d'un milliard de comprimés. Le pays compte mettre fin aux importations et rendre plus accessibles les médicaments de première nécessité.

Le Premier ministre camerounais, Philemon Yang, a inauguré une usine de production de médicaments mercredi 21 février 2018 à Douala, la métropole économique du Cameroun.

Fruit d’un partenariat entre le Cameroun et l’Inde, l’usine Africure pharmaceuticals Cameroon est dotée d’une capacité de production d’un milliard de comprimés à la chaîne. Elle dispose de deux sections de laboratoires: phytochimie et microbiologie. Cette unité va ainsi permettre au pays de produire localement ses médicaments essentiels afin de mettre un terme à l’importation.

En effet, selon des statistiques officielles, 90% des médicaments vendus de manière licite au Cameroun sont importés et le pays dépense chaque année entre 5 et 8 milliards de FCFA pour l’approvisionnement en médicaments essentiels.

Outre cet aspect, la nouvelle unité de production va permettre de rendre les médicaments disponibles et accessibles à toutes les couches, souligne le président du conseil d’administration d’Africure Pharmaceuticals Cameroon, Prosper Hiag, par ailleurs président de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun.

Si les autorités sanitaires voient dans cette initiative une contribution significative à l’offre de santé au Cameroun, elles insistent néanmoins sur la qualité des produits qui doivent impérativement répondre aux standards internationaux. A ce sujet, le directeur général d’Africure, Sinhue Bosco Noronha, dont le groupe est déjà implanté dans d’autres pays africains (Botswana, Mozambique, Namibie, etc.), assure que ses équipes travaillent sur la base des normes édictées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Bâtie sur une superficie de 10.000 m2, la nouvelle usine va, dans un premier temps, produire un milliard de médicaments génériques et essentiels, et des antirétroviraux (ARV) par la suite, apprend-on. Ce projet, évalué à 5 milliards de FCFA, a été négocié en 2013 lors d’une mission économique menée par le Premier ministre camerounais en Inde. Il traduit la dynamique de la coopération entre l’Inde et le Cameroun, selon le consul honoraire de l’Inde à Douala, Ravi Kumar, qui a rappelé que son pays est le leader mondial du générique.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 25/02/2018 à 08h16, mis à jour le 25/02/2018 à 10h21