C'est un coup dur porté à la Zone de libre-échange continental dont le sommet extraordinaire s'ouvre ce mercredi 21 mars à Kigali. En effet, le président Muhammadu Buhari fait de la résistance et annonce qu’il ne sera pas présent lors de cette conférence des chefs d’Etat et de gouvernement devant entériner l’accord. Selon un communiqué de la présidence nigériane, Muhammadu Buhari "ne se rendra plus à Kigali pour cet événement parce que certains partenaires nigérians ont fait savoir qu'ils n'avaient pas été consultés". "Ils ont quelques réticences quant aux conditions de ce traité", précise le même document, rendu public hier.
L’objectif annoncé par la présidence nigériane est de "donner plus de temps aux consultations". Il convient de noter que par partenaires, Abuja entend à la fois les syndicats et les représentants du patronat. Mais, en l'occurrence, il s'agit surtout de Nigeria Labour Congress, puissante centrale regroupant 29 syndicats et 4 millions d’affiliés. Selon le NLC, dans sa mouture actuelle, l’accord de libre-échange menace les emplois du pays.
La semaine dernière Ayuba Wabba, secrétaire général du NLC, avait déclaré "nous sommes choqués par le manque de concertation dans ce processus", ajoutant que la centrale "demandait à M. le président de ne pas signer le traité de Kigali".
Il faut dire que ce n’est pas n’importe qui qui vient de claquer la porte de la ZLEC, à la veille de son ultime sommet. En effet, avec ses 190 millions d’habitants et son PIB 2017 estimé à 518 milliards de dollars par la Banque africaine de développement, le Nigéria risque de faire des émules.
En effet, dans la foulée, le président ougandais Yoweri Museveni aurait également annoncé l’annulation de son déplacement à Kigali.