Cameroun: 15 entreprises d'exploitation forestière suspendues

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Le 17/11/2019 à 07h16

Le gouvernement reproche aux contrevenants d'exploiter illégalement les ressources forestières. Des pratiques favorisées notamment par la corruption.

Le ministre des Forêts et de la faune, Jules Doret Ndongo, a pris il y a quelques jours, une décision suspendant quinze entreprises exerçant dans le pays pour «exploitation illégale du bois».

Ces sanctions, indique un communiqué de presse du ministère, interviennent après des missions d'inspection menées par la brigade nationale et des brigades régionales de contrôle forestier et de lutte anti-braconnage. Des suspensions qui vont de trois mois à compter de la signature de ladite décision, au règlement définitif des griefs reprochés aux entreprises concernées.

Parmi les principales récriminations, «l'exploitation au-delà des limites de la concession forestière, le non-respect des normes techniques d'exploitation, l'exploitation forestière non autorisée dans le domaine national, les violations des cahiers de charges, les utilisations frauduleuses de documents sécurisés, etc.

«Le ministre assure l'opinion publique nationale et internationale de la détermination du gouvernement camerounais à intensifier les contrôles afin de limiter la portée de l'exploitation illégale du bois, par des sanctions sévères à l'encontre des entreprises et des personnes incriminées», indique le ministre. Les produits forestiers frauduleusement exploités ont également été saisis.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il a été estimé que l’illégalité dans le secteur forestier coûte aux gouvernements plus de 10 milliards de dollars US par an en pertes de revenus.

La corruption et la mauvaise gouvernance offrent un environnement qui perpétue ces comportements illicites. Selon les résultats de l’évaluation de l’indice de perception de la corruption en 2017 dans le secteur forestier et faunique au Cameroun, de l’association Forêts et développement rural (FODER), cette perception s’est considérablement dégradée depuis 2015 (5,78/10) pour atteindre 7,25/10 en 2017.

Une corruption qui a des répercussions négatives sur les recettes de l’État. Le FODER estime à environ 800 millions de francs CFA par an, les pertes enregistrées dans ce secteur du fait de la corruption.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 17/11/2019 à 07h16