Egypte: l’agence Fitch Rating prévoit la poursuite de l’amélioration des indicateurs économiques

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Le 26/11/2019 à 17h19, mis à jour le 26/11/2019 à 17h21

Fitch rating a maintenu la note de crédit à long terme «B+» de l’Egypte avec des perspectives stables. L’agence de notation table aussi sur une amélioration des indicateurs macroéconomiques du pays avec un PIB en progression de 5,5% en 2020.

Les principaux indicateurs économiques égyptiens s’orientent positivement, selon l’agence de notation Fitch qui vient de maintenir la note de crédit à long terme de devises étrangères du pays à «B+» avec des «perspectives stables».

La note de la 3e puissance économique africaine reste toujours hautement spéculative. Toutefois, l’agence de notation financière avance que tous les indicateurs macroéconomiques et des finances extérieures du pays s’améliorent et que le taux d’endettement devrait poursuivre son trend baisser.

A ce titre, Fitch table sur une croissance du PIB de l’ordre de 5,5% en 2020 et 2021, soit la plus vigoureuse de la région. 

Dans le même sillage, le déficit budgétaire devrait continuer à s’améliorer et s’établir à hauteur de 7,6% du PIB à fin 2020, contre 8,2% en 2019 et 9,7% en 2018, et ce grâce à la baisse des charges d’intérêts de la dette et une meilleure amélioration des recettes fiscales.

Toutefois, ce niveau reste légèrement supérieur à celui que s’est fixé le gouvernement égyptien (7,2% du PIB).

Seul hic, le déficit de la balance des opérations courantes qui était tombé à 2,3% du PIB en 2018 devrait légèrement remonter à 3,2% du PIB en 2021. Ce qui devrait se traduire par une légère pression à la baisse sur les réserves en devises du pays. Celles-ci se situent actuellement au dessus de la barre de 45 milliards de dollars.

Par ailleurs, l’Egypte a vu son taux d’endettement enregistrer une décrue notable par rapport à son niveau de 2017. Le ratio dette publique/PIB devrait ainsi s’établir à hauteur de 83% en 2020, soit une amélioration de 20 points par rapport à son pic de 2017 à 103%.

Ces améliorations sont expliquées par le succès des réformes économiques et fiscales entreprises par le pays au cours de ces dernières années sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI) qui a alloué, dans le cadre de son mécanisme de financement élargi, 12 milliards de dollars sur 3 ans à l’Egypte. Ce programme, dont la dernière tranche a été décaissée, prend fin durant ce mois de novembre. Elles sont aussi le résultat des découvertes de gaz et de la reprise de certains secteurs vitaux de l’économie égyptienne, comme le tourisme, et l’amélioration des investissements directs étrangers (IDE) grâce à une attractivité meilleure.

Reste que si sur le plan économique tout semble évoluer positivement, Fitch souligne que le risque d’instabilité politique demeure, compte tenu des problèmes structurels persistants.

En effet, malgré les bonnes performances économiques enregistrées au cours de ces dernières années, le taux de chômage demeure important en Egypte, notamment chez les jeunes. De même, l’inflation reste élevée. «Nous prévoyons une inflation moyenne de 9,5% en 2019 et de 8% en 2020/2021, en baisse par rapport à 14,4% en 2018», souligne Fitch. Ce qui tend à réduire le pouvoir d’achat de la population et à accroître encore plus le nombre de pauvres.

Les mesures prises par le gouvernement tendant à renforcer les filets de sécurité sociale, en augmentant le salaire minimum et les retraites, tout en maintenant les subventions de produits alimentaires, n’ont pas vraiment eu les effets escomptés.

Ainsi, le grand défi du gouvernement égyptien pour les années à venir sera de faire profiter pleinement la population des retombées positive de la croissance.

Par Karim Zeidane
Le 26/11/2019 à 17h19, mis à jour le 26/11/2019 à 17h21