Kenya. Coronavirus: les cybercriminels reprennent du service par le "phishing"

Beaucoup de pays africains affichent un sérieux retard en matière de cybercriminalité.

Beaucoup de pays africains affichent un sérieux retard en matière de cybercriminalité.. DR

Le 25/04/2020 à 08h45, mis à jour le 25/04/2020 à 08h48

Les cybercriminels profitent de l'angoisse suscitée par la pandémie du Coronavirus pour multiplier les attaques sur internet au Kenya, ont averti plusieurs entreprises et autorités répressives.

Entreprises et autorités de lutte contre la cybercriminalité tirent la sonnette d'alarme sur la recrudescence des forfaits commis en ligne. Elles affirment que l'hameçonnage ou "phishing" est la technique la plus utilisée par les fraudeurs, en ce temps de Covid-19, pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d'identité.

Les cybercriminels profitent de la peur créée par le coronavirus et les règles de distanciation sociale pour frauder les Kényans, dont la plupart optent actuellement pour des achats ou des transactions en ligne. Plusieurs entreprises privées et institutions publiques au Kenya, où les taux de cybercriminalité et de fraude sont d'ordinaire bien au-dessus des moyennes mondiales et continentales, ont été contraintes ces derniers jours d'apporter des démentis et des clarifications au sujet d'informations malveillantes les concernant reçues par la population de la part de cybercriminels.

Le géant de la téléphonie mobile Safaricom a tenté ces derniers jours de clarifier à ses abonnés qu'il n'offrait aucune contribution financière pour aider les Kényans à faire face aux effets du coronavirus.

"Safaricom PLC distribuera 2500 shillings (environ 25 dollars) à tous ses utilisateurs pendant cette pandémie pour aider les gens à rester à la maison. Demandez votre part maintenant", selon un des messages frauduleux relayés par les médias kényans. L'Autorité nationale des transports et de la sécurité (NTSA) a également été obligée de clarifier les choses aux automobilistes après qu'une page malveillante soit apparue sur Facebook appelée «Smart DL», qui disait aux gens qu'elle délivrait des permis de conduire intelligents.

Le 16 mars, NTSA a suspendu la plupart de ses services, y compris la délivrance de permis de conduire. Plusieurs ministères ont également arrêté ou minimisé la gamme de services qu'ils offrent jusqu'à ce que le coronavirus soit sous contrôle.

"Nous demandons au public de ne pas effectuer de transactions sur cette page", avertit NTSA à propos de l'arnaque «Smart DL».

Selon Joseph Mathenge, directeur des opérations de Serianu, une entreprise de cybersécurité, les pertes liées aux activités de cybercriminalité au Kenya se sont élevées à 2,95 milliards de shillings (29,50 millions de dollars) en 2018, notamment du fait d'une pénurie de personnel qualifié pour faire face aux auteurs de ces infractions.

Il a demandé aux institutions de former leur personnel aux nouvelles tendances en matière de TIC et de les doter des outils et techniques nécessaires pour identifier et répondre aux pirates, ajoutant que la demande en personnel qualifié s'élevait à 10.000 personnes, alors qu'il n'y en a que moins de 2.000 aujourd'hui.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 25/04/2020 à 08h45, mis à jour le 25/04/2020 à 08h48