Pour la première fois depuis l'indépendance en 1956, cette région observe une grève générale "réussie à 95%", a indiqué à l'AFP Abdelhamid Chérif, secrétaire général du bureau régional de la puissante centrale syndicale Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).
Classée 20e sur 24 régions en terme de pauvreté, Béja pâtit d'une absence d'investissements, d'un chômage particulièrement élevé, d'infrastructures "médiocres", a-t-il ajouté, soulignant que le seul hôpital régional était dépourvu de médecins spécialistes.
Organisée face à la "négligence" et à "l'absence d'intérêt" de la part du gouvernement, cette mobilisation pacifique vise à obtenir la tenue d'un conseil ministériel consacré à Béja, a ajouté M. Chérif.
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D'autres régions défavorisées ont également réclamé ces derniers jours des emplois et des investissements.
A Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, des dizaines de personnes manifestent depuis dix jours devant le champ pétrolier de Douleb, demandant la concrétisation des promesses du gouvernement en faveur de cette région.
A Gabès (sud-est), des centaines de manifestants effectuent depuis quelques jours des sit-in autour des zones industrielles de la ville, bloquant les routes et perturbant la production.
Ils réclament notamment le recrutement en priorité de milliers de jeunes de la région dans les entreprises publiques et privées de Gabès, des investissements mais aussi des mesures contre la pollution.
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Ces mouvements interviennent après que des habitants de Tataouine (sud) sont parvenus, à l'issue de plusieurs mois de blocage de la production pétrolière dans le Sahara, à un accord début novembre avec le gouvernement leur promettant des emplois et un fonds pour financer des projets dans ce gouvernorat.
La Tunisie, dont les difficultés ont été exacerbées par la pandémie de coronavirus, fait face à un recul historique du Produit intérieur brut (-7%) et table sur un déficit budgétaire record en 2020.