Après avoir réalisé une croissance de l’ordre de 1,5% en 2020, ce qui fait de l'Egypte l'unique économie de la région Afrique du Nord & Moyen Orient à avoir réalisé une croissance positive en 2020, l’Egypte devrait réaliser une croissance plus rigoureuse que prévue en 2020-2021, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), qui ont été revues.
Ainsi, le pays devrait réaliser une croissance de 2,8% en 2020-2021, contre une hausse prévue de 2% en juin de l’année dernière, selon l’annonce faite le samedi 13 février dernier par la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
Cette révision à la hausse de la croissance résulte de la levée de certaines restrictions qui avaient été instaurées pour freiner la propagation de la pandémie du Covid-19, dont la fermeture des frontières, qui avait négativement impacté sur l'activité touristique, l’une des locomotives de l’économie du pays.
En 2020, le pays a enregistré 3,7 millions d'arrivées, pour un total de 4 milliards de dollars de recettes, contre 13 millions d’arrivées en 2019 pour 13 milliards de dollars de recettes.
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Elle est expliquée par la fin du confinement et le début de la reprise économique pour de nombreux secteurs d'activité.
Kristalina Georgieva a tenu, à cet égard, à saluer les mesures prises par l’Egypte pour soutenir son économie pendant la crise sanitaire, notamment en ce qui concerne les programmes sociaux et l’octroi de crédits aux entreprises. Elle a aussi souligné le rôle de la Banque centrale d’Egypte dans le soutien à divers secteurs de l'économie égyptienne.
Toutefois, tout en saluant les efforts du gouvernement égyptien, la directrice du FMI a souligné l’importance de la poursuite, par les autorités égyptiennes, des réformes structurelles entreprises au cours de ces dernières années, qui ont permis à l’économie égyptienne de renouer avec une croissance relativement forte au cours de ces dernières années.
Ce sont les effets de ces réformes qui ont permis à l’économie égyptienne d’afficher une forte résilience, face à la crise de la pandémie du Covid-19 en 2020, en affichant une croissance positive de l'ordre de 1,5%, alors que toutes les économies d’Afrique du Nord et du Moyen Orient ont, quant à elles, connu une récession.
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Les réformes que l'Egypte doit poursuivre touchent à la fiscalité, aux subventions et à l’amélioration de l’environnement des affaires.
Ces réformes combinées à l'impact de la reprise du tourisme, et de la production énergétique, avec une hausse de la production du gaz, qui place l’Egypte au 13e rang mondial, la poursuite de la politique des grands travaux, et la construction de grandes zones industrielles, devrait contribuer à dynamiser l’économie égyptienne dans les années à venir.
De même, l’Egypte devrait attirer davantage d’Investissements directs étrangers (IDE) dans les années à venir, grâce au potentiel de croissance du pays, et à son marché de plus de 105 millions de consommateurs.
Le pays est, depuis quelques années, le premier bénéficiaire des IDE du continent africain. En 2020, le pays a accueilli 5,5 milliards de dollars d’IDE sur un total de 38 milliards de dollars reçus par le continent.
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Ainsi, le FMI reste optimiste quant aux perspectives d'une croissance vigoureuse dans les années à venir. Ainsi, pour les exercices 2021-2022 et 2022-2023, l'institution table sur une évolution du PIB aux alentours de 5,5%, comme ce fut le cas avant la pandémie du Covid-19. Cette croissance devrait donc, selon ses prévisions, rester ferme en 2023-2024 et en 2024-2025, avec des évolutions respectives de l'ordre de 5,6% et de 5,8%.
Pour atteindre ces objectifs, le FMI continuera à soutenir l’économie égyptienne, en lui accordant de nouveau les financements nécessaires. Il convient de rappeler à cet égard que l’Egypte avait accordé en mai 2020 un crédit de 2,77 milliards de dollars au Caire, pour affronter les conséquences de la pandémie du Covid-19.
Un mois plus tard, en juin, l'institution avait accordé un autre prêt, cette fois de l'ordre de 5,2 milliards de dollars, afin de permettre à l’économie égyptienne de faire face aux besoins de financement de sa balance des paiements, afin de contrer les effets de la pandémie du Covid-19.