Vidéo. Niger: des pionniers se lancent dans la viticulture

Le360 / Aboubacar Sarki

Le 03/10/2021 à 15h09, mis à jour le 03/10/2021 à 15h11

VidéoPays sahélien, le Niger importe la quasi-totalité des fruits et légumes consommés dans le pays. Cette situation implique leur cherté et souvent leur indisponibilité sur les marchés. Aujourd'hui, des agriculteurs pionniers ont décidé de se lancer dans la viticulture. Les résultats sont encourageants.

Avec une production locale très insuffisante pour de nombreuses raisons, notamment climatique, certains particuliers tentent de renverser la tendance en investissant dans la production de légumes et fruits. C’est le cas de Halidou qui, depuis plusieurs années, expérimente dans son jardin la culture de vigne.

Dans la localité de Finaré située à 35 km de la ville de Niamey capitale du Niger, Mahamadou Halidou, propriétaire d’un verger de plusieurs hectares, produit beaucoup de légumes et fruits parmi lesquels la tomate, le poivron, la moringa, le citron et la papaye. Depuis quelques années il a décidé d’expérimenter la culture de la vigne en produisant du raisin. Un choix orienté pour des raisons économiques, compte tenu de la cherté de ce fruit dans le pays, selon lui.

«Nous avons acheté des plants de vignes au Nigeria que nous avons amenées au Niger pour une expérimentation il y’a de cela 2 ans. En juillet 2021 après quelques difficultés liées au développement de la culture, nous avons procédé à la première récolte de près de 10 kilos de raisin», dit-il.

10 kilos pour une centaine de pieds de vigne, cela paraît peu, mais derrière ce résultat timide, se cache une volonté de plus en plus grande. Le raisin vendu et consommé sur le marché local est importé soit du Maroc ou d’Afrique du sud et le kilo est vendu à 4 mille fcfa soit près de 6 dollars américains. Les propriétaires du jardin s’inscrivent déjà dans une dynamique d’augmentation de la production.

«Etant donné que l’expérience a réussi, nous sommes en train de développer d’autres pépinières pour que d’ici quelques mois nous puissions à nouveau planter», explique l'homme déterminé.

Une main-d’œuvre locale est employée sur le site. Un système d’arrosage, notamment le goutte-à-goutte, a été installé pour favoriser le développement des cultures.

«Nous avons opté pour cet arrosage. C’est un système économique et très efficace. Il permet pendant l’arrosage de pouvoir occuper son temps pour d’autres activités. Sur le site nous employons la main-d’œuvre locale et travaillons en collaboration avec des agronomes qui nous prodiguent quelques conseils», analyse Halidou

Au Niger, des fermes de ce genre se multiplient de plus en plus. Derrière ces initiatives salutaires se cachent le plus souvent des particuliers désireux de contribuer, sur le long terme, à la résolution de la problématique de l’insécurité alimentaire dont le pays fait souvent face.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 03/10/2021 à 15h09, mis à jour le 03/10/2021 à 15h11