Égypte: forte résilience des réserves en devises qui s’établissent à l'équivalent de 8 mois d'importations

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Le 07/02/2022 à 14h22, mis à jour le 07/02/2022 à 14h27

Les réserves de change de l’Egypte ont résisté aux chocs en s’établissant à 40,93 milliards de dollars, malgré la crise liée à la pandémie de Covid-19. Les records de recettes enregistrés au niveau de certains comptes extérieurs expliquent grandement cette situation.

En dépit d’un environnement économique difficile marqué par les impacts de la crise sanitaire du Covid-19 qui touche particulièrement le secteur du tourisme, un secteur stratégique de l’économie égyptienne, plusieurs indicateurs économiques affichent de fortes résiliences. C’est le cas de celui des réserves en devises du pays, qui ont affiché une légère hausse en 2021, par rapport à leur niveau de fin 2020.

En effet, à fin décembre 2021, celles-ci se sont établies à 40,93 milliards de dollars, contre 40,06 milliards à fin décembre 2020, soit une légère hausse de 2,17%. Ce qui est une bonne performance dans un contexte de crise liée à la pandémie du Covid-19 qui continue à fortement impacter le pays dont le tourisme représente un pilier fondamental de l’économie avec une part de 16% du produit intérieur brut (PIB) en 2019-2020.

Cette résilience du niveau des réserves en devises du pays s’explique grandement par le bon comportement des revenus de trois des quatre rentes traditionnelles: les transferts de la diaspora égyptienne, les recettes du canal de Suez, les revenus des exportations et les recettes du tourisme. Si le tourisme continue de pâtir de la crise sanitaire impactant les revenus touristiques, les trois sources de devises ont affiché des niveaux records en 2021.

D’abord, les recettes d’exportations ont atteint un nouveau pic historique en s’établissant à 45,2 milliards de dollars, dont 13 milliards de dollars de recettes d’hydrocarbures, grâce notamment aux exportations non-pétrolières en hausse de 27,17% à 32,34 milliards de dollars, tirées par les engrais, les produits pétrochimiques, les matériaux de construction, les industries alimentaires, les produits d’ingénierie et électronique, le papier et les livres, les produits agricoles, le textile-habillement…

Ensuite, les recettes du canal de Suez ont, elles aussi, atteint un niveau historique en progressant de 13% en 2021, comparativement à 2020, pour atteindre 6,3 milliards de dollars, grâce à la hausse du trafic de navires qui a grimpé à 20.694 unités en 2021, contre 18.830 en 2020.

Enfin, les transferts de la diaspora égyptienne, forte de plus de 10 millions de personnes, selon les données de la Banque mondiale, ont affiché un niveau record de 33,3 milliards de dollars en 2021, contre 29,3 milliards de dollars en 2020.

Ces records enregistrés au niveau de ces trois piliers de recettes en devises ont permis de compenser le recul des recettes touristiques en 2021, comparativement à une année normale, et par ricochet permettre une bonne résilience du niveau des réserves en devises du pays. 

Le niveau actuel des réserves de change assure à l’Egypte 8 mois d’importations de biens et services.

A souligner, tout de même, que le niveau actuel des réserves en devises n’a pas atteint son niveau record de 2018-2019 qui s'était alors établi à 44,5 milliards de dollars, avant de reculer en 2020 sous l’effet des impacts de la pandémie du Covid-19 sur l’économie égyptienne, et particulièrement le tourisme et les exportations.

Les devises étrangères figurant dans ces réserves comprennent le dollar américain, l’euro européen, le dollar australien, le yen japonais et le yuan chinois. En plus de ces devises, la réserve de change comprend également de l’or. Ces avoirs extérieurs ont pour fonction principale de permettre au pays de s’approvisionner en biens et services, de rembourser les services de la dette extérieure et de faire face aux crises économiques. 

Par Moussa Diop
Le 07/02/2022 à 14h22, mis à jour le 07/02/2022 à 14h27