"Il rentrait de vacances en France lundi quand il a été retenu au contrôle de l'aéroport. Après une nuit en cellule, il a été expulsé sans aucun motif alors que tous ses papiers étaient en règle", a précisé Guillaume Goubert, ajoutant que le journaliste devait rentrer à Paris mercredi dans la journée.A son arrivée en Egypte, le journaliste français s'est vu confisquer son passeport et son téléphone portable par la police, et n'a pu parler à l'ambassade que le lundi soir. Selon le directeur du quotidien, "il semblerait que les renseignements égyptiens (moukhabarat) sont à l'origine de la décision d'expulsion"."Rien ne m'a été confisqué et je n'ai pas été maltraité. Aucun interrogatoire n'a été mené. Et je n'ai jamais su, et ne sais toujours pas, pourquoi cette décision d'interdiction d'entrer sur le territoire a été prise", a déclaré Rémy Pigaglio à "La Croix" avant de monter dans l'avion."Les autorités diplomatiques françaises ont été remarquables mais malgré leur intervention, Rémy n'a pas été autorisé à rentrer sur le territoire égyptien", regrette Goubert qui se dit soulagé que le journaliste soit rentré sain et sauf "compte tenu des cas dramatiques qui sont survenus récemment".Début mai, le syndicat des journalistes en Egypte a dénoncé un "recul" de la liberté de la presse dans le pays, accusant le pouvoir d'être en "guerre contre le journalisme", après l'arrestation le 1er mai de deux reporters au siège de l'organisation.Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est régulièrement accusé par les défenseurs des droits de l'Homme d'avoir instauré un régime ultra-autoritaire qui réprime violemment toute opposition depuis qu'il a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi.La question des droits de l'Homme avait été abordée par François Hollande lors d'une visite en Egypte mi-avril, où le président français avait invoqué la nécessaire "liberté de la presse et la liberté d'expression" et discuté avec son homologue des cas "du Français Eric Lang et de l'Italien Giulio Regeni".Eric Lang est un Français arrêté en 2013 au Caire par la police et battu à mort dans sa cellule, "par des co-détenus" selon le parquet général du Caire.Giulio Regeni est un étudiant italien enlevé dans la capitale égyptienne le 25 janvier et retrouvé mort neuf jours plus tard dans un fossé, le corps portant les stigmates d'épouvantables tortures. La presse italienne et des diplomates assurent qu'il a été tué par des membres de services de sécurité, ce que l'Egypte nie avec véhémence.
Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 25/05/2016 à 12h46, mis à jour le 25/05/2016 à 14h14