Cameroun: Ahmed Abba, le correspondant de Rfi est «libérable»

Ahmed Abba, correspondant en langue haoussa de Rfi au CAmerouna

Ahmed Abba, correspondant en langue haoussa de Rfi au CAmerouna. DR

Le 22/12/2017 à 13h41

Ahmed Abba, le correspondant de Rfi en langue Haoussa au Cameroun devrait retrouver la liberté. Il a été condamné par le tribunal militaire de Yaoundé, le jeudi 21 décembre 2017, à deux ans de prison alors qu'il est en détention depuis 29 mois.

Ahmad Abba pourrait sortir de prison dans les prochains jours. En effet, après 29 mois de détention, le tribunal militaire de Yaoundé vient de condamner en appel le correspondant haoussa de Rfi à deux ans de prison ferme. C’est-à-dire 24 mois. «C’est en deçà du temps qu’il a déjà passé en prison (29 mois Ndlr). Donc techniquement, il est libérable et peut être dehors aujourd’hui, demain, après-demain», explique Me Charles Tchoungang, l’un des conseils d’Ahmed Abba.

Accusé d’avoir collaboré avec les djihadistes de Boko Haram, le journaliste de Rfi avait été condamné en première instance, le 24 avril 2017, à 10 ans de prison.

En appel, il est de nouveau jugé coupable de «non-dénonciation d’actes terroristes» mais relaxé de l’accusation de «blanchiment de produits du terrorisme». En ramenant sa peine de prison à deux ans, le tribunal militaire a par ailleurs réitéré la condamnation d’Ahmad Abba à payer 55 millions de FCfa (84.000 euros) de peine d'amende.

Malgré tout, «l’arrêt de la Cour d’appel est une victoire du droit. Ahmed Abba ne faisait que son travail de journaliste et rien d’autre», a réitéré Me Tchoungang, soulignant que la justice camerounaise «n’a jamais eu la moindre preuve de sa culpabilité».

Ahmed Abba avait été arrêté le 30 juillet 2015, dans la région de l’extrême-nord du Cameroun, où sévissent les djihadistes de Boko Haram. Accusé d’avoir collaboré avec le groupe terroriste, il risquait la peine de mort en vertu de la loi camerounaise. 

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 22/12/2017 à 13h41