Egypte: arrestation de 3 journalistes et perquisition d'un média indépendant

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Le 24/11/2019 à 20h31, mis à jour le 24/11/2019 à 20h45

Trois journalistes du média égyptien indépendant Mada Masr ont été interpellés lors d’une perquisition par des policiers en civil dimanche, a indiqué le site d’information en ligne.

Ces arrestations interviennent au lendemain de celle d’un autre journaliste de Mada Masr, Shady Zalat, 37 ans, lequel a été finalement relâché dimanche selon le compte Twitter du média.

“Nous avons récupéré nos téléphones et nos ordinateurs. Les forces de sécurité sont parties. Lina Attalah, Mohamed Hamama et Rana Mamdouh ont été déférés au parquet, selon l’un des hommes (des forces sécurité) qui sont entrés dans nos locaux”, a écrit Mada Masr.

Une équipe de France 24 venue interviewer Mme Attalah, rédactrice-en-chef de Mada Masr, à propos de l’arrestation de Zalat, se trouvait dans les locaux lors de la perquisition.

“Les policiers se trouvaient déjà dans les locaux lorsque nous sommes arrivés”, a expliqué à l’AFP Eric de Lavarene, l’un des deux journalistes français travaillant pour le compte de France 24.

“Nous avons demandé pourquoi on nous retenait mais personne n’a répondu”, a-t-il ajouté, précisant avoir eu le temps d’appeler l’ambassade de France.

Dépêchés sur place, deux diplomates français n’ont pas pu entrer dans les locaux, mais sont repartis avec les deux journalistes en fin d’après-midi.

Mada Masr est connu pour ses enquêtes sur la corruption et les questions sécuritaires, publiées en arabe et en anglais.

Vague de répression contre les voix discordantes

La semaine dernière, Mada Masr a publié un article prétendant que le fils du président Abdel Fattah al-Sissi, Mahmoud, un officier des services de renseignements, devrait être transféré à Moscou pour occuper un poste diplomatique.

Sa réaffectation interviendrait après des critiques internes au sein de l’appareil sécuritaire, selon l’article.

Amnesty International a dénoncé la perquisition et appelé le gouvernement à “s’abstenir de sanctionner les journalistes pour avoir exercé leur métier légitime”.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Sissi en 2014, une vague de répression s’est abattue contre les journalistes, les opposants et les militants égyptiens.

Mada Masr compte parmi la centaine de sites d’information bloqués par les autorités égyptiennes ces dernières années, et dont l’accès n’est possible pour les Egyptiens que via une application VPN.

L’Egypte est le pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde après la Chine et la Turquie, selon le Comité pour la protection des journalistes, une association basée à New York.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 24/11/2019 à 20h31, mis à jour le 24/11/2019 à 20h45