Le Soudan retire l'accréditation d'Al-Jazeera Live

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Le 16/01/2022 à 11h41, mis à jour le 16/01/2022 à 11h47

Les autorités soudanaises ont retiré l'accréditation d'Al-Jazeera-Live, alors que le chef du bureau local de la chaîne qatarie avait déjà été arrêté après le coup d'Etat militaire du 25 octobre au Soudan, qui s'en est pris à de nombreux journalistes.

Mi-novembre, le chef du bureau d'Al-Jazeera à Khartoum, le Soudanais Al-Moussalami al-Kabbachi, avait été détenu trois jours sans qu'aucune charge n'ait jamais été énoncée à son encontre.

Le rédacteur en chef du quotidien de l'armée l'avait alors accusé d'avoir «publié de fausses informations et des vidéos anciennes» et d'avoir invité «des personnalités hostiles semant la zizanie».

Samedi, une lettre du ministère de l'Information reprend ces termes et annonce retirer l'accréditation d'Al-Jazeera-Mubasher [Al-Jazeera-Live] en raison d'«une couverture non professionnelle» visant à «déchirer le tissu soudanais».

Al-Jazeera-Mubasher est une chaîne du groupe qatari spécialisée dans les retransmissions d'événements en direct sans présentateur ni commentaires.

«Les autorités soudanaises annoncent avoir retiré l'accréditation d'Al-Jazeera-Mubasher et interdire à son équipe de travailler au Soudan», indique dimanche Al-Jazeera sur Twitter.

Khartoum avait déjà fait fermer le bureau d'Al-Jazeera et retiré les accréditations de ses journalistes en 2019, année durant laquelle l'armée a déposé le général Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies, sous la pression d'une révolte populaire.

Fin décembre, dans un pays qui n'a pas de Parlement depuis la chute du dictateur ni de gouvernement depuis le putsch du 25 octobre du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, deux journalistes de la télévision saoudienne Asharq avaient été brièvement détenues.

Le même jour, le bureau d'une autre chaîne financée par Ryad, Al-Arabiya, était attaqué par des officiers, ses journalistes tabassés et ses équipements saisis.

Depuis, d'autres journalistes ont rapporté avoir été arrêtés ou attaqués alors qu'ils couvraient la répression des manifestations anti-putsch qui a fait jusqu'ici 64 morts.

Avant le putsch, le Soudan était déjà 159e sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.

L'ONU considère qu'il est aujourd'hui «de plus en plus hostile aux journalistes».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/01/2022 à 11h41, mis à jour le 16/01/2022 à 11h47