Shandile Shezi: 23 ans, self made man et multi-millionnaire

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Le 22/09/2016 à 16h39

Shandile Shezi est partout dans les médias. Il est présenté comme le plus jeune multi-millionnaire sud-africain, voire du continent. Venant des townships, il est devenu un trader de renom, roule en grosse berline allemande, soutient les jeunes porteurs de projets. Une vraie succes story.

Kiosque Le360 Afrique. Depuis que la CCTV lui a consacré un reportage, la presse continentale ne parle plus que de lui. Il est présenté partout comme le plus jeune millionnaire. Cependant, inutile de chercher combien il possède, aucune publication ne donne un chiffre, CCTV non plus. Mais, il roule dans de grosses berlines allemandes, loge dans la banlieue huppée de Durban et soutient les jeunes porteurs de projets qui ont du mal à trouver un financement. De quoi forcer le respect.

Alors, il faut se contenter de son parcours de self made man. Quand un enfant des townships de Durban devient un golden boy et se trouve à la tête d’une entreprise qui grandit à vue d’œil, pourquoi se poser davantage de questions. Le "Global Forex Institute" qu’il a fondé et dont il est co-propriétaire offre une formation dans les marchés de change. On se bouscule pour s'y inscrire et les médias amplifient le phénomène. Il occupe également son temps à faire du trading dans les marchés de change. Rien ne le prédestinait à cela.

L’histoire de Shandile Shezi est une sorte de rêve américain à la sud-africaine. Issue d’une famille modeste, il lance son premier business de colporteurs à l’âge de 11 ans. Il commence alors par vendre des muffins, en faisant le porte-à-porte. Son principal capital, à l’époque, n’était pas dans les beignets qu’il écoulait si bien, allant de maison en maison. Il était plutôt dans son "envie de devenir riche". "Les gens me disent toujours: Sandile, tu es une source d’inspiration pour nous et me demandent : toi qui t’inspire? Je réponds : la pauvreté".

Après l’expérience des muffins, il s’oriente dans la vente de vêtements, alors qu’il était encore au lycée. C’est l’une des expériences les plus instructives de ma vie, dit-il, "elle m’a appris à refuser la fatalité". Et quand vient le moment d’intégrer l’université, Shandile détourne ses frais pour se payer une formation dans le trading. Il finit par être incollable à l’analyse technique tant prisée par les traders. A cause de ce choix d’intenable ado, il s’embrouille avec ses parents qui le voyaient plutôt poursuivre ses études universitaires. Son entêtement lui aura quand même servi.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 22/09/2016 à 16h39