Niger: l’opposition fait l’impasse sur le 2nd tour de la présidentielle

Hama Amadou, leader de l'opposition nigérienne.

Hama Amadou, leader de l'opposition nigérienne. . DR

Le 18/03/2016 à 12h41

Revue de presseL’issue des urnes s’annonce mouvementée au Niger. L’opposition vient d’annoncer son intention de ne pas reconnaître les résultats des élections présidentielles et législatives, dont le second tour est prévu dimanche.

L’opposition nigérienne va boycotter le second tour de l’élection présidentielle devant mettre en concurrence le président sortant, Mahamadou Issoufou, et Hama Amadou, leader et candidat de l’opposition au fauteuil présidentiel.Cette prise de position radicale de l’opposition nigérienne sur le scrutin de dimanche n’a pas échappé aux premières pages des médias locaux et internationaux. C’est le cas pour le site d’information généraliste "aniamey.com" qui rapporte que les adversaires de Issoufou, regroupés au sein de la Coalition de l’opposition (COPA), ne reconnaitront pas non plus «les institutions issues des élections présidentielles et législatives».Le support reprend d’ailleurs les termes d’un communiqué dans lequel la Copa «demande une transition politique afin de permettre d’organiser de nouvelles élections démocratiques, libres, légitimes, transparentes et honnêtes». Il faut savoir qu’à l’issue du 1er tour du scrutin, tenu le 21 février dernier, Hama Amadou a obtenu 17,79% des votes, contre 48,41% pour Issoufou.La formation politique menée par l’opposant, emprisonné depuis plusieurs mois, appelle au boycott massif du vote du 20 mars prochain, «invitant ses militants, sympathisants ainsi que tous les citoyens épris de paix de justice à ne pas prendre part au scrutin».Selon aniamey.com, la Copa dénonce en particulier l’instrumentalisation et l’inféodation de la Céni (la Commission électorale en charge des élections) et de la Cour constitutionnelle (qui proclame les résultats) par le pouvoir exécutif.Les adversaires de Issoufou demandent aussi à la communauté nationale et internationale de «sortir de leur mutisme et de demeurer vigilants». L’objectif étant, selon le communiqué de la COPA, de «faciliter l’instauration d’un climat de dialogue politique sincère et apaisé entre toutes les parties» engagées dans ces élections.L’opposant Hama Amadou a d’ailleurs été récemment évacué en France pour des raisons de santé. Il se trouve actuellement hospitalisé à Paris, dans un état jugé stable. Les partis d’opposition avaient revendiqué, le 2 mars dernier, la remise en liberté de leur leader, poursuivi depuis deux ans déjà dans une affaire controversée de trafic d’enfants.

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 18/03/2016 à 12h41