Bénin: Patrice Talon élu président

L'homme d'affaires béninois Patrice Talon candidat à la présidence du Bénin, lors d'une réunion électorale le 18 mars 2016 près de Cotonou 
© AFP PIUS UTOMI EKPEI

L'homme d'affaires béninois Patrice Talon candidat à la présidence du Bénin, lors d'une réunion électorale le 18 mars 2016 près de Cotonou © AFP PIUS UTOMI EKPEI . AFP

Le 21/03/2016 à 07h54, mis à jour le 21/03/2016 à 09h47

L’homme d’affaires Patrice Talon a été élu au second tour de la présidentielle béninoise. Zinsou a reconnu sa défaite et a félicité le nouveau président.

Le Premier ministre sortant du Bénin, Lionel Zinsou, a reconnu dans la nuit de dimanche à lundi sa défaite à l'élection présidentielle face à l'homme d'affaires et "roi du coton" Patrice Talon.Les résultats officiels n'ont pas encore été annoncés, mais "les résultats provisoires font apparaître une victoire très nette de Patrice Talon", a déclaré M. Zinsou par téléphone à l'AFP. "L'écart est significatif, la victoire électorale (de M. Talon) est certaine."Le Premier ministre n'a pas souhaité communiquer de chiffres concernant le scrutin, mais la Commission électorale (Céna) pourrait annoncer des résultats provisoires "probablement dans la journée de lundi", a-t-il précisé.Dans la nuit, le quotidien béninois La Nouvelle Tribune a publié sur son site des estimations de l'Institut béninois des sondages, donnant 64,8% des voix à M. Talon, contre 35,2% à M. Zinsou. Ce sondage a été réalisé dans 394 bureaux de vote représentatifs, mais ne porte néanmoins que sur 3% des suffrages exprimés.Concernant le scrutin lui-même, "tout s'est bien passé, rien de grave à signaler" à part quelques "tentatives de bourrages d'urnes" en cours de vérification, a déclaré à l'AFP le général Mathieu Boni, un des responsables d'une plateforme de la société civile qui avait déployé quelques milliers d'observateurs.Conversation cordiale"J'ai appelé Patrice Talon ce soir pour le féliciter de sa victoire, lui souhaiter bonne chance et me mettre à sa disposition pour la préparation des dossiers de transition. J'ai eu une conversation cordiale avec lui", a ajouté le Premier ministre, qui a publié un message similaire sur son profil Facebook.Patrice Talon, "self-made man" de 57 ans qui s'était rendu aux urnes lors du premier tour le 6 mars au volant de son coupé Porsche, tient à son image d'homme d'affaires prospère et dit incarner "la rupture".Il était venu voter dimanche peu avant midi dans le quartier populaire de Zongo, à Cotonou, affichant un style décontracté, chemise blanche et lunettes de soleil. Il était accompagné de Sébastien Ajavon, l'autre homme d'affaires candidat, troisième homme du premier tour où il a recueilli 22% des voix. Outre M. Ajavon, M. Talon bénéficiait du précieux soutien de 23 autres candidats du premier tour.Entrepreneur incontournable au Bénin, contrôlant le secteur-clé du coton et la gestion du port de Cotonou, il a financé les deux campagnes du président sortant Thomas Boni Yayi avant de devenir son principal adversaire politique.Quelque 4,7 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dimanche pour élire le successeur de M. Boni Yayi. Celui-ci, au pouvoir depuis 2006, s'est retiré au terme de deux mandats, conformément à la Constitution.Campagne sereine et calmeLe Premier ministre a salué "une campagne exceptionnellement sereine et calme, sans trouble ni tension" dans ce petit pays ouest-africain, premier Etat d'Afrique francophone à avoir entamé une transition démocratique au début des années 1990.Cet ex-banquier d'affaires franco-béninois de 61 ans était arrivé en tête lors du premier tour du 6 mars d'à peine 100.000 voix, suivi de près par Patrice Talon (27,11% contre 23,52%).Ancienne plume du Premier ministre socialiste français Laurent Fabius dans les années 1980, M. Zinsou avait quitté son poste à la tête de PAI Partners, un des plus gros fonds d'investissement européens, pour devenir Premier ministre en juin 2015. Ses détracteurs, qui le traitent de "yovo" ("Blanc"), lui reprochent d'être "parachuté" par la France, l'ancienne puissance coloniale, pour raviver les réseaux de la "Françafrique".Outre le chômage, notamment celui des jeunes, la corruption, la santé et l'éducation sont les principaux défis que devra relever le successeur du président Boni Yayi.Peu diversifiée, l'économie de ce pays de 10,6 millions d'habitants s'appuie essentiellement sur l'agriculture et le commerce de transit et de réexportation vers son grand voisin et principal partenaire, le Nigeria.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/03/2016 à 07h54, mis à jour le 21/03/2016 à 09h47