Niger: Issoufou réélu, l’opposition rejette sa légitimité

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Le 23/03/2016 à 19h22

Revue de presseComme on s’y attendait, suite au boycott du 2nd tour du scrutin présidentiel du 20 mars dernier, le président sortant Mahamadou Issoufou a été élu avec plus de 92% des suffrages. Ce dernier appelle, dans la foulée, à «l’union nationale», face à une opposition qui lui refuse toute «légitimité».

Kiosque le360 afrique: Avec 92,4% des voix selon les premiers résultats tombés hier mardi 22 mars en fin de journée, Mahamadou Issoufou doit désormais faire face à la nécessité d’asseoir son autorité, alors qu'il s'est mis sur le dos une opposition extrêmement virulente.Dans une déclaration faite aujourd’hui-même, au lendemain de sa réélection, Issoufou a esquissé un premier geste d'apaisement. C’est celui de «la main tendue» et de l’union nationale. La paix politique sera nécessaire à l’exécution de son programme.Selon le site d’information généraliste aniamey.com, le chef de l’Etat a délivré «un message dans lequel il a appelé l'ensemble des Nigériens au rassemblement pour un Niger renaissant dans la paix et la cohésion sociale».Issoufou a profité de cette même sortie pour annoncer les couleurs pour son nouveau mandat. «Je m'emploierai à mettre en œuvre l'acte II du programme de renaissance, c'est-à-dire à créer les conditions de la renaissance culturelle du Niger, de la sécurité des personnes et des biens, du renforcement de la démocratie, de l'équipement du pays en infrastructures routières, énergétiques, ferroviaires et urbaines, de sa sécurité alimentaire», a annoncé Issoufou.«La promotion des secteurs sociaux de base (éducation et santé), de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour les populations et la création d'emplois, notamment pour les jeunes», seront aussi parmi les grands axes de sa politique.Pendant ce temps, l’opposition, regroupée au sein de la Coalition politique pour l’alternance (COPA 2016), a encore du mal à avaler la pilule de cette réélection. Le site d’information actuniger.com rapporte dans ses gros titres d’aujourd’hui, les retombées d’une réunion en session ordinaire de la Conférence des leaders de la COPA 2016, tenue hier mardi.Dans sa déclaration finale, la formation politique parle en effet de «violations de la constitution, des lois électorales, des traités et accords internationaux, et d’inféodation des institutions chargées du processus électoral, en particulier la CENI et la Cour Constitutionnelle». S’y ajoutent aussi «des dysfonctionnements des opérations électorales, violations des lois et l’anéantissement des principes de droit et de perversion des valeurs républicaines».Pour les leaders de l’opposition, «les choses sont très claires: ce jour, 22 mars 2016, nous sommes au jour J-9. Dans 9 jours, notre pays n’aura plus de Président légitime», peut-t-on lire dans le texte repris par actuniger.com. La COPA 2016 affirme toutefois «continuer patiemment à construire la paix», même si «toutes les conditions de la violence et du chaos sont réunies», d’après elle.

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 23/03/2016 à 19h22