Bénin: les propos de Talon fâchent toujours

Patrice Talon, président du Bénin.

Patrice Talon, président du Bénin.. DR

Le 03/05/2016 à 17h48

Revue de presseQuelques jours après le passage très remarqué de Patrice Talon, le nouveau président béninois, à l’Elysée, la polémique n'est pas près de s'estomper. Suite aux déclarations du président minimisant les compétences de ses compatriotes, c’est au tour des universitaires de monter au créneau.

Kiosque le360 afrique: L’intersyndicale des universités nationales du Bénin (UNB) réagi aux déclarations de Talon. Le site d’information lanouvelletribune.info a rendu public aujourd’hui-même un communiqué de presse de l’organisme. Les mots sont forts.L’intersyndicale se dit indignée, révoltée mais aussi “très inquiète” de ces propos. D’autant plus que l’organisme a été parmi les grands détracteurs de la françafrique en marge des dernières élections présidentielles qu’ont connues le pays. “L’Intersyndicale des UNB estime que c’est proprement scandaleux et faux de présenter notre pays ainsi, alors même que l’interlocuteur français ne tarissait pas d’éloges sur la qualité de nos cadres”, peut-on lire dans le communiqué repris par la publication électronique.Il est vrai que la réaction aux propos du président Talon a été épidermique. Le même journal rappelle que le chef d’Etat “est allé jeter de l’opprobre sur l’intelligentsia béninoise en France, en déclarant, le mardi 26 avril dernier en marge de la conférence de presse clôturant sa visite à l’Elysée, que «le Bénin est aujourd’hui comme un désert de compétences».“Il n’y a pas de mal à reconnaître ses faiblesses. Seulement, dans le cas d’espèce, on surprend Patrice Talon méprenant le véritable problème du Bénin, du moins de l’administration publique béninoise”, avait commenté le journal.Selon la publication, le problème du pays n’est pas dans l’indisponibilité des compétences, mais plutôt dans la mauvaise gestion et l’absence d’une réelle politique des ressources humaines. “Cette dernière décennie, c’est le régime Boni Yayi qui a totalement déstructuré l’Administration béninoise par la médiocratie érigée en mode de gouvernance avec des concours frauduleux dont le dernier en date continue de faire couler encre et salive”, rappelle le journal, jetant la pierre au bilan du prédécesseur de Talon.

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 03/05/2016 à 17h48