Guerre entre frères libyens: c’est reparti pour un tour

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Le 19/09/2016 à 10h59, mis à jour le 19/09/2016 à 12h53

Alors que les marchés pétroliers s'apprêtaient à recevoir 1,3 million de barils stockés dans les ports libyens, les exportations viennent d'être compromises par la reprise des hostilités. Le GNA ne laissera pas le Parlement de Tobrouk être maître du pétrole, alors que Haftar fait de la résistance.

Kiosque le360 Afrique. Une semaine après la prise du Croissant pétrolier par le général Khalifa Haftar, la situation est encore floue en Libye. L’armée officielle fidèle au Gouvernement d’union nationale (GNA) a tenté une contre offensive pour reprendre les quatre ports pétroliers. Dimanche 18 septembre, la reconquête de Zoueitna a été compromise par les combattants de l’Armée nationale libyenne, souligne Tout sur l'Algérie. Il en est de même pour les autres ports. "Nous avons attaqué al-Sedra et Ras Lanouf et les forces de Haftar tentent de nous cibler avec leurs avions", a affirmé à l’Agence France Presse (AFP) Ali al-Hassi, porte-parole des Gardes des installations pétrolières, les fameux Oil Facilities Guards (OFG).

Exportations compromises

Pourtant, mardi dernier la Compagnie nationale du pétrole (NOC), fidèle au GNA, avait annoncé, contre toute attente, la reprise des exportations de brut libyen, "conformément aux instructions du Parlement de Tobrouk". Quelque 180.000 barils de pétrole avaient été réceptionnés le week-end du 10 septembre, s’ajoutant aux 1,3 million de barils en stocks, donc prêts à l’export. Car le vrai enjeu c’est justement la reprise de la production afin de financer à la fois le fonctionnement du gouvernement de Tobrouk et une guerre qui risque d’être très coûteuse.

Haftar soutenu par le Tchad et l'Egypte

Tout ceci laisse présager que la guerre entre les frères libyens devrait reprendre et s’éterniser. Personne n’en connaît l’issue. Le Général Haftar part avec l’avantage du soutien de ses voisins, notamment le Tchad et l’Egypte. Car, faut-il le rappeler, depuis 2014, il a rendu visite à son ami Idriss Déby Itno qui attend qu’on le débarrasse de la menace de l’Etat islamique (EI). Le même objectif de lutte contre l’EI le lie à Abdallah Al-Sissi qui lui permet d’avoir des bases d’entrainement dans l’Ouest égyptien. On sait également que la France, qui avait reconnu avoir perdu deux de ses agents en Libye, le soutenait. Le Qatar aussi a participé à des frappes contre les islamistes. C’est dire qu’il s’appuie sur de solides partenariats pour affronter ses frères ennemis. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/09/2016 à 10h59, mis à jour le 19/09/2016 à 12h53