C’est sans doute le premier signe de fléchissement du gouvernement de Hailemariam Desalegn. Le premier ministre éthiopien vient d’annoncer ce mardi 11 octobre une réforme du code électoral afin d’aboutir à une meilleure représentation de l’opposition.
"Nous voulons réformer le système électoral pour que les voix de ceux qui ne sont pas représentés puissent aussi être entendues au Parlement", a-t-il affirmé lors de la conférence de presse conjointe avec Angela Merkel, actuellement en visite en Ethiopie dans le cadre de sa tournée africaine.
Actuellement, le pouvoir est entièrement entre les mains du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), autour duquel une forte coalition est formée. C’est cette coalition qui remporté la totalité des sièges du Parlement lors des dernières élections, ce qui constitue une première depuis la chute du régime marxiste du Derg.
Une seule coailition représentée au Parlement
Le système électoral éthiopien est très inégalitaire. En effet, il est basé sur le principe du "first past the post" qui signifie que celui qui a la majorité de 51% remporte tous les sièges du Parlement. Par conséquent, il suffit de former une coalition assez forte pour exclure totalement l’opposition.
Desalegn a reconnu que la démocratie éthiopienne restait à parfaire. Il a ainsi promis d’aller "plus loin dans l’ouverture de l’espace politique et l’engagement avec la société civile". Ajoutant avec regret que "49% de notre population ne sont pas représentés au Parlement, Alors qu’ils ont voté pour l’opposition".
Est-ce que c’est parce que la chancelière allemande était présente que Desalegn a tenu ces propos d’ouverture ? Car, ce n’est pas la première fois que le pouvoir éthiopien parle d’ouverture démocratique. Mais jusqu’ici aucune action concrète n’a été prise dans ce sens. Ces derniers mois, la contestation ayant débuté dans la région centre ouest des Oromo a fini par toucher celle du nord où résident les Amhara. Ces deux ethnies sont majoritaires dans le pays des Négus, avec un total de 65% de la population. Malheureusement, elles sont très peu représentées au niveau du pouvoir.