Maroc-Rwanda: "pour Kigali, l'heure est venue pour le Maroc de réintégrer l'Union africaine"

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Le 20/10/2016 à 07h53, mis à jour le 20/10/2016 à 13h47

"Le moment est venu" pour le Maroc de réintégrer l'Union africaine (UA), quittée il y a plus de trente ans, a estimé mercredi la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, au premier jour de la visite à Kigali du roi Mohammed VI.

Ce qui fait "que le Maroc est absent depuis l’année 1984, tout cela pour le Rwanda, ça peut se discuter, ça peut faire partie d’une discussion au niveau de la famille africaine. Mais pour nous, le moment pour le Maroc de rejoindre ses frères et ses soeurs est venu", a déclaré Louise Mushikiwabo à la presse.

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a rencontré mercredi le président rwandais Paul Kagame, avec lequel il a signé 19 accords bilatéraux, notamment dans le secteur économique.

"Nos amis rwandais nous soutiennent (...) c’est l’écrasante majorité des pays africains qui soutient et applaudit le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle", a pour sa part estimé le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar.

Le Maroc a officiellement demandé en septembre à réintégrer l'UA, organisation que Rabat avait quittée en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd).

La Rasd, soutenue par l'Algérie, milite pour l'indépendance et réclame un référendum d'autodétermination, alors que Rabat propose comme solution une large autonomie sous sa souveraineté.

Mohammed VI, qui devrait ensuite se rendre en Tanzanie et en Ethiopie -son programme exact n'a pas été communiqué- espère contribuer à renforcer la présence du Maroc en Afrique de l'Est et défendre sa candidature visant à réintégrer l'UA.

Cette tournée "se fait dans une zone qui était jusqu'à présent inaccessible pour le Maroc. On n'a jamais eu de présence, ni diplomatique, ni économique, ni culturelle, ni historique (...) en Afrique de l'Est", a expliqué à l'AFP un responsable marocain accompagnant le roi, sous couvert d'anonymat.

"Au-delà de l'Afrique de l'Ouest et centrale, il faut s'ouvrir sur l'Afrique de l'Est et australe, c'est ce qui est en train d'être fait", a ajouté ce responsable. "Le contexte du retour du Maroc à l'Union africaine est là bien sûr, et ces pays-là sont importants au sein de l'UA".

"C'est également une manière d'aller vers des pays qui avaient historiquement des positions hostiles aux intérêts du Maroc", a-t-il reconnu, ajoutant qu'ils étaient "considérés comme alliés de l'autre partie", c'est-à-dire de l'Algérie.

Tout au long de cette tournée, a-t-il précisé, "il y aura des accords pour l'installation de banques pour la coopération financière, pour des projets dans l'industrie pharmaceutique, le logement social, le tourisme, l'énergie solaire...".

Dans un message adressé depuis Rabat au sommet de l'UA organisé mi-juillet à Kigali, Mohammed VI avait affirmé que le moment était venu "pour le Maroc de retrouver sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle".

Le souverain avait ensuite déclaré que la décision de son pays de réintégrer l'UA ne signifiait pas le renoncement du royaume à ses droits sur le Sahara.

Le retour du Maroc au sein de l'organisation panafricaine doit être validé par un vote au sein de la Commission de l'UA.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 20/10/2016 à 07h53, mis à jour le 20/10/2016 à 13h47