Pour le président congolais, deux chiffres résument le bassin du Congo. Ce sont 220 millions d’hectares de fôret et 11 pays. C'est ainsi, le deuxième plus grand fleuve au monde, après l’Amazone, avec lequel, il représente le plus grand réservoir de carbone au monde.
Pour lui, il faut valoriser l'énorme réservoir d'eau qu'il constitue. "Il faut aller vers la production d’hydro-électricité", avec des infrastructures comme les barrages Inga I, Inga II et bientôt Inga III. Au Congo, souligne-t-il, "il existe un barrage de près de 1000 MW à Point Noire, un autre de 600 MW à la frontière avec le Cameroun". Des sites semblables, on en trouve au Gabon, au Cameroun, en Guinée Equatoriale, etc. Donc, "ce n’est pas la capacité de production d’énergie propre qui manque".
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Outre l'électricité propre, l’eau doit aussi servir à l’irrigation pour l’agriculture. La navigation sur le fleuve permet également de réaliser des économies importantes d’hydrocarbures. Enfin, c'est une formidable réserve d'eau potable qu’il faut traiter et distribuer pour qu’elle satisfasse l’ensemble des besoins. Les possibilités de pisciculture, d’élevage, d’éco-tourisme sont également inestimables. Donc, à partir de l’eau "nous pouvons assurer un développement harmonieux. Cependant, il nous faut le financement adéquat", insiste-t-il.
"Nous avons en marge de la COP22, dont nous saluons les résultats et l’organisation, décidé de nous réunir entre dirigeants Africains", rappelle Sassou Ngesso. Lorsqu’on parle des changements climatiques, on oublie que l’Afrique n’émet que 4% des gaz à effet de serre, alors que c’est bien elle qui souffre le plus en subissant directement les conséquences, affirme en susbstance le président congolais. Il va ainsi dans le même sens que le souverrain marocain qui a eu à le souligner clairement dans son discours d'ouverture des travaux de l'African Action Summit.
"Sur une cinquantaine de pays au monde qui souffrent des sécheresses, 36 sont africains", souligne-t-il. Par conséquent, "la communauté internationale doit contribuer à financer le développement rapide du continent afin d’alléger les conséquences du réchauffement climatique. Nous sommes venus à Marrakech, pour aller vers des actions concrètes qui ont été identifiées", estime Sassou Ngesso. Il y a une déclaration qui indique clairement des axes d’efforts.
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Concernant le rôle que joue actuellement le Maroc en Afrique et son retour au sein de l'Union africaine, le président congolais n'a pas manqué de rappeler les nombreux investissements sur le continent. "J’ai pu discuter avec le président Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire qui m’informait qu’il allait y avoir bientôt la troisième cimenterie marocaine construite dans son pays. Dans le domaine de la santé, beaucoup d’Africains viennent se soigner au Maroc. Au niveau du secteur bancaire, les établissements marocains sont partout présents, y compris au Congo", souligne-t-il en substance.
Mais au-delà de ces relations économiques intenses entre le royaume du Maroc et le reste de l'Afrique, il estime que "c’est le droit du Royaume de rependre sa place" au sein de la grande famille africaine. "Le Maroc a manqué à l'Union africaine", conclut-il simplement. Il rappelle au passage avoir abordé en 1986 à Fès, avec feu le roi Hassan II la question du Sahara. Car "elle a failli couper l’Afrique en deux". C’est en ce moment qu'en tant que président en exercice de l'Organisation de l'unite africaine (OUA), "j’ai fait en sorte qu'elle soit gérée au niveau des Nations Unies". Avant d'ajouter: "nous soutenons le Maroc comme pays ami, mais nous souhaitons que les Nations Unies trouvent une solution définitive à cette question".