Egypte: Al Sissi sans cesse désavoué par les hautes juridictions

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Le 05/12/2016 à 13h50, mis à jour le 05/12/2016 à 14h13

La Haute Cour a jugé anticonstitutionnelle la loi qui a permis la féroce répression des manifestants qui soutenaient Al Morsi, destitué en 2013. Les cas similaires se multiplient laissant penser que les hautes juridictions sont le dernier rempart face aux nombreuses dérives.

Si en Egypte, les tribunaux de première instance sont jugés à la solde du régime d’Al Sissi, les hautes cours ont, toutes, tendance à rendre la justice en désavouant Al Sissi. Les décisions qui fâchent le régime militaire se suivent et se ressemblent. La dernière en date émane de la Haute Cour, qui est à la fois une cour constitutionnelle et une cour suprême. Cette décision de justice a été très largement commentée par la presse internationale de ce week-end.

La Haute Cour a purement et simplement jugé anticonstitutionnel un article de loi permettant au ministère de l’Intérieur d’interdire des manifestations. Sa décision a été prise ce week-end, ce qui correspond au début de la semaine égyptienne. Il s’agit d’un sérieux désaveu pour le régime répressif d’Al Sissi et surtout une grande victoire pour les collectifs d’avocats et d’organisations de défense des droits de l’Homme qui contestaient la loi.

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Il n’est plus possible à l’appareil répressif d’interdire une manifestation «à partir du moment où il en a été notifié» au préalable, explique Tarek al-Awady, un des avocats qui a déposé le recours contre la loi.

C’est ce texte qui avait fait condamner des milliers de partisans de Mohamed Morsi qui manifestaient juste après sa destitution en 2013. Cependant, les personnes, les jugements et les condamnations restent valables.

Il y a d’autres cas de désaveu, tous plus retentissants les uns que les autres. La Cour de cassation avait annulé la condamnation à mort de Mohamed Morsi, mi-novembre dernier. Elle a aussi annulé sa peine de prison à vie que le procureur avait obtenue concernant une affaire d'espionnage en faveur du Hamas, affaire montée de toutes pièces.

A cela s’ajoute l’histoire des deux îles qu’Al Sissi a décidé de vendre à l’Arabie saoudite pour résoudre son problème budgétaire. La justice a également annulée cette décision inexplicable aux yeux de la société civile égyptienne. 

Les hautes juridictions du pays sont les derniers remparts face à l’autoritarisme d’Al Sissi, jusqu'à ce qu'il trouve encore des moyens de contourner la loi. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/12/2016 à 13h50, mis à jour le 05/12/2016 à 14h13