Cameroun: une Commission pour en finir avec le problème du bilinguisme culturel

Paul Biya, président du Cameroun.

Paul Biya, président du Cameroun. . DR

Le 24/01/2017 à 19h07

Au Cameroun, les anglophones se sentent phagocytés par les francophones. Cette situation suscite parfois des réactions violentes. Pour y apporter une solution, le président camerounais a mis en place une Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM).

Kiosque le360 Afrique. Face aux démons qui minent son unité, le gouvernement camerounais semble avoir trouvé la parade: le bilinguisme. Celui-ci est censé permettre au Cameroun de dépasser le clivage anglophone-francophone qui engendre des manifestations au niveau des régions anglophones du pays. Ces dernières s’estimant phagocytées par la majorité francophone.

Pour les dirigeants camerounais, le remède à ce problème minant l’unité du Cameroun reste le développement du bilinguisme et du multiculturalisme.

Pour y arriver, le président Paul Biya a décrété le 23 janvier 2017 la création de la Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM). Cet organe, placé sous l’autorité du chef de l’Etat, dispose d’une autonomie financière.

Cameroun: émeutes des anglophones contre les francophones

«Cette nouvelle structure, selon le décret présidentiel, est chargée d’assurer le suivi et la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles faisant de l’anglais et du français deux langues officielles d’égale valeur, et notamment leur usage dans tous les services publics, les organismes parapublics ainsi que dans tous organismes recevant des subventions de l’Etat», lit-on dans investiraucameron.com.

Cette nouvelle institution sera amenée à conduire des études, des investigations et à proposer des mesures de nature à renforcer le caractère bilingue et multiculturel du Cameroun.

En outre, cette institution «devra recevoir toutes les requêtes dénonçant des discriminations fondées sur l’irrespect des dispositions constitutionnelles relatives au bilinguisme et au multiculturalisme et d'en rendre compte au président de la République», renseigne le site d’information.

La première concrétisation de cet organe est qu’il rend désormais obligatoire l’usage des deux langues nationales: l'anglais et le français.

La CNPBM comptera 15 membres reconnus pour leur compétence, leur intégrité morale, leur honnêteté intellectuelle et leur sens patriotique. Ces membres se verront confier un mandat de 5 ans éventuellement renouvelable.

Par Kofi Gabriel
Le 24/01/2017 à 19h07