Chose promise, chose due. La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) avait entamé une série de rencontres avec plusieurs personnalités. Elle a été reçue par Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso, Salifou Diallo, président de l’Assemblée nationale, les anciens chef d'Etat du Faso Jean-Baptiste Ouédraogo et Michel Kafando. Elle s'est réuni également avec les acteurs de la classe politique burkinabè et des différentes communautés religieuses. L'objectif principal de cette démarche est d'aller vers la réconciliation nationale.
Dans cette lancée, Blaise Compaoré figurait en bonne place des personnalités à voir. C'est fait depuis la soirée du mardi 11 avril 2017, dans la résidence sise dans le quartier huppé de Cocody de l’ancien président burkinabè.
La CODER indique dans un communiqué publié le jeudi 13 avril, que Blaise Compaoré a remercié la délégation pour sa visite et souhaité au peuple burkinabè tout le bonheur dans la paix, la stabilité et la concorde nationale.
Blaise Compaoré pour une de réconciliation nationale inclusive
«Blaise Compaoré a notamment souligné que rien ne pouvait se construire avec une nation divisée d’où la nécessité de la réconciliation nationale. Dans cette perspective, le peuple doit se retrouver et repartir sur des bases saines», souligne la note signé par le président de la CODER, Me Gilbert Noël Ouédraogo.
Blaise Compaoré qui sera jugé en fin avril prochain par contumace a salué «la démarche et la vision de la CODER et apporté son adhésion et son soutien au processus de réconciliation nationale qui constitue une nécessité pour la relance» du Burkina Faso. Pour Me Gilbert Noël Ouédraogo, cette rencontre, qui s’inscrit dans une démarche de réalisation du consensus national autour de la réconciliation nationale, a été aussi l’occasion pour la CODER de partager avec le président Compaoré leurs analyses sur l’état de la Nation.
En outre, selon le compte rendu de la rencontre, «Blaise Compaoré a recommandé à la structure de continuer à travailler dans la même dynamique de concertation en élargissant le consensus afin d'associer et de convaincre tous les acteurs de la vie nationale (…) de la nécessité d’aller maintenant vers la réconciliation nationale dans une démarche collective et inclusive à l’issue d’un processus consensuel, franc, sincère et sans esprit partisan».
Il y’a des raisons de douter de la bonne foi de la Coder
Par ailleurs, Ablassé Ouédraogo président du parti «Le Faso Autrement» et membre de la Coalition joint au téléphone a déclaré qu'ils ont "trouvé l’ancien chef d’Etat bien en forme". Selon lui, tout au long de leur entretien, "il était très souriant. On pourrait sans doute comprendre qu’il a démontré qu’il était sans amertume et qu’il avait pardonné".
Depuis l’annonce de la tenue de cette visite, les uns et les autres s’insurgent contre la démarche. Ils pensent qu’il «y a des raisons de douter de la bonne fois de la Coder». Pour le mouvement citoyen «Y’en-a-marre», ce n’est pas la réconciliation que la CODER craint de ne pas obtenir. Elle est plutôt effrayée par les conséquences des vérités qui seront déballées. «Ce qui sortira de ces assises pourraient définitivement dévaster des gens qui ne veulent pas accepter que lorsqu’on joue au PMU et qu’on perd, on a perdu», estime le Président du mouvement Daouda Kambé Ouattara.
Pour rappel, cette coalition est composée de plusieurs partis politiques qui sont tous plus où moins estampillés proches de l'ancien régime. En effet, ces partis composait la majorité présidentielle du temps de Blaise Compaoré.