RD Congo: «Affaire Kamwina Nsapu», Joseph Kabila à Kananga pour palper le pouls du Kasaï Central

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Le 29/05/2017 à 14h56, mis à jour le 29/05/2017 à 15h56

Joseph Kabila Kabange, le président de la République démocratique du Congo (RDC), rend visite aux habitant de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central. Une région meurtrie par des violences quasi permanentes.

Neuf mois après l’insurrection de «Kamwina Nsapu», le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila Kabange, arrive ce lundi 29 mai 2017 à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï central. Sur place, a appris le360 Afrique, le chef de l'État congolais devra tâter du doigt les dures réalités vécues par la population de l'ex-province du Kasaï occidental, meurtrie par la guerre menée par les miliciens de Kamwina Nsapu. Une situation qui a causé à ce jour des milliers de morts.

En sa qualité de commandant suprême de l'armée, Joseph Kabila va aussi s'imprégner de l'avancement des opérations militaires. Celles-ci sont dénoncées par la population à cause de nombreuses exécutions sommaires.

Il convient de noter que le président de la République a été précédé dans cette ville du centre du pays par le vice-Premier ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary. A son arrivée à Kananga, le dimanche 28 mai 2017, ce membre du gouvernement a indiqué que le chef de l’Etat devait arriver sur place pour besoin de «consolidation de la paix et de réconfort moral de la population meurtrie par les atrocités de la milice Kamwina Nsapu, à ce jour en voie de disparition totale».

Drame Kasaïen: l’opposition accuse l’Etat congolais

Président de l’Envol, parti de l’Opposition, Delly Sessanga a déploré, le jeudi 25 mai dernier au cours d’une conférence de presse, la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du Kasaï et du Kasaï central. D’après lui, la crise dans le Grand Kasaï est un “scandale de l’Etat congolais’’.

Ce député national n’a pas mis de gants pour accuser le gouvernement et toutes les forces de sécurité d’être à l'origine de cette situation dramatique par un usage excessif de la force contre les civils.

«Au Kasaï, on tue à chaque seconde, au Kasaï on viole, on massacre. Seul le gouvernement est responsable de cette situation... La guerre silencieuse au Kasaï est une tragédie grave (…). Je dénonce la banalisation de ce drame par les autorités.

Cette situation est à la base de plusieurs déplacements des populations notamment à Lunda Norte», a dit Delly Sesanga qui a recommandé à l’ONU d’adapter le format de la présence militaire des Nations unies dans cette partie du pays.

Tout en demandant à la communauté internationale de prendre toutes les dispositions pour une prise en charge alimentaire des populations déplacées et en détresse, Delly Sesanga a aussi exhorté les Congolais à une solidarité nationale en vue de venir, dit-il, en aide aux populations du centre du pays meurtries par la guerre. Il a aussi promis la publication dans les prochains jours d’un livre blanc sur la situation au Kasaï et sollicité également des sanctions contre les auteurs intellectuels de cette situation.

Par Tshieke Bukasa (Kinshasa, correspondance)
Le 29/05/2017 à 14h56, mis à jour le 29/05/2017 à 15h56