Zuma est sans doute un vieux loup de la politique sud-africaine. Cependant, il pourrait bien laisser son maroquin dans cet ultime scandale qui secoue son gouvernement et qui confirme encore une fois les soupçons de corruption au sommet de l'Etat. Ces révélations ont été baptisées les Guptaleaks, en rapport avec la richissime famille Gupta d'origine indienne qui influencerait l'appareil d'Etat pour arranger ses affaires.
Il s'agit de dizaines voire de centaines de mails échangés entre les Gupta et les membres du gouvernement Zuma. Ceux qui ont eu à les consulter estiment qu'il s'agit d'une véritable bombe contre Jacob Zuma que l'on sait bien trop proche de ses soutiens financiers.
Selon Radio France Internationale, ce matin des partisans de Zuma manifestaient devant le Mail and Guardian l'un des quotidiens qui diffusent régulièrement les mails. Ce sont des vétérans de la branche armée de l'African National Congres (ANC), le parti historique de Nelson Mandela et dont Zuma a hérité. Ce sont les MK qu'on les surnomme les chiens de garde de l'actuel chef de l'Etat sud-africain. Ils soutiennent mordicus que les mails sont faux et ne sont produits que pour ternir l'image de Zuma. Evidemment, ils sont bien les seuls à le penser et leur argument à propos du monopole blanc qui veut déstabiliser les noirs ne convainc qu'eux-mêmes.
Au fond, les différentes révélations montrent clairement que "l'Afrique du Sud est gérée par les Guptas" a même titré le Sunday Times. Ainsi le CV de Mosebenzi Zwane a été envoyé aux frères Gupta un mois avant qu'il ne soit nommé ministre des mines. Il s'est rendu à Dubaï dans le Jet privé de cette même famille. De même, le cabinet du ministre de la Communication s'est permis de leur envoyer des informations confidentielles. Tous ces éléments et bien d'autres sont publiés avec des facsimilés pour preuve. Zuma a beau être un montre politique, cette fois il est mouillé jusqu'au cou.