Cela devrait aller beaucoup plus vite qu'on ne le pensait. En effet, une dizaine de pays du continent, dont la Côte d'Ivoire et la Guinée, ont déjà adopté la taxe de 0,2% sur les importations de produits non africains, destinée au financement de l'Union africaine. C'est ce qu'a affirmé l'économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, membre du think tank mis en place par Paul Kagamé.
Cet ancien secrétaire général adjoint des Nations-Unies en charge de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), qui s'exprimait sur les ondes de la Radio France Internationale, a ajouté que 12 autres pays ont engagé le processus de ratification ou d'adoption de la taxe.
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Evidemment, les réticences ne manquent pas chez beaucoup de pays du continent. Certains évoquent le caractère anticonstitutionnel d'une telle taxe. Puisque, dans leurs pays respectifs, aucun impôt ne peut être voté pour être destiné au financement d'une organisation internationale. A cela, Carlos Lopes propose simplement de décider de la mise en place d'une taxe de 0,2% sur leurs importations de produits non africains et de reverser à l'Union africane dans une deuxième phase l'équivalent de la somme collectée, sans préciser le lien direct.
D'autres évoquent le fait qu'une telle taxe, discriminatoire vis-à-vis des produits non-africains, pourrait être contraire aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dont l'ensemble des pays africains sont membres, à l'exception de l'Algérie. Evidemment, certains pays hors du continent n'hésiteront pas à porter la question au sein de cette organisation. Et si une décision est prise, elle pourrait faire jurisprudence. Il est donc normal de prendre en compte une telle éventualité et de définir la taxe de sorte qu'elle corresponde à 0,2% des importations de produits non-africains, sans pour autant l'appliquer directement aux échanges.
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Quoi qu'il en soit, pour Carlos Lopes, l'Union africaine a trouvé la formule et l'ensemble des difficultés soulevées par les pays membres semblent gérables. L'objectif est d'arriver d'ici fin 2017 à ce que plus de la moitié des pays adoptent la mesure en la casant dans les ajustements possibles.