Togo: les rues de Lomé pour la journée "Togo mort"

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Le 29/09/2017 à 18h15

Les rues de Lomé, la capitale togolaise, étaient calmes vendredi, beaucoup ayant répondu à l'appel de l'opposition à stopper toute activité pour protester contre le pouvoir en place, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

Dans les grands marchés d'Adawlato et d'Hedzranawoé, ainsi que dans le quartier contestataire de Bè, la moitié des magasins étaient restés fermés et l'affluence moins importante que d'habitude, même si le mouvement semble avoir moins d'impact que lors de la précédente journée de grève fin août.

"J'ai décidé de ne pas vendre aujourd'hui", a expliqué Adaku, vendeuse de produits cosmétiques, assise devant son échoppe fermée. "Nous devons tous nous mobiliser pour faire partir ce régime, nous sommes fatigués", a ajouté cette militante de l'Alliance nationale pour le changement, parti historique de l'opposition.

Une coalition de 14 partis maintient la pression sur le président Faure Gnassingbé, pour demander un retour à la Constitution de 1992, une limitation rétroactive du mandat présidentiel et le départ du président, au pouvoir depuis 2005, après avoir pris la succession de son père, qui a dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.

Les Togolais ont manifesté en très grand nombre à travers le pays, pendant plusieurs journées de marches, scandant "50 ans, c'est trop" et "Faure doit partir".

Anita, vendeuse de tissu pour pagnes, a expliqué qu'elle répondrait à chaque appel de "Togo Mort".

"Une journée sans activité ne me gêne pas, car c'est pour la bonne cause", dit-elle. "Personne ne viendra libérer ce pays à notre place. Mais cette fois-ci, nous ne sommes plus très loin de la victoire".

"Cette journée +Togo mort+ est un grand succès pour nous. Le peuple est vraiment engagé et nous a montré sa détermination à aller jusqu'au bout", a déclaré à l'AFP Nathaniel Olympio, le président du Parti des Togolais (opposition).

Toutefois, ces journées d'inactivité générale, couplées aux journées de manifestations (six déjà pour le mois de septembre) représentent un lourd manque-à-gagner pour les Togolais, dont la moitié vivent toujours sous le seuil de pauvreté.

Pour Issa, gérant d'une boutique d'électroménager à Lomé, "chaque fois que les gens marchent, ils passent devant nous et toutes les activités sont perturbées". "Aujourd'hui, on nous demande encore de ne pas ouvrir, moi je dis non".

Dans le Nord, où des milliers de personnes s'étaient jointes aux manifestations contre le régime ces dernières semaines, le mouvement était moins suivi vendredi que dans la capitale.

A Sokodé, deuxième ville du pays et bastion de l'opposant Tikpi Atchadam, "les rues étaient très calme (vendredi) en matinée mais peu à peu les commerces ont rouvert et l'activité a repris en début de soirée", a expliqué à l'AFP une représentante locale de la coalition d'opposition CAP 2015, Tchatchibara Akim.

A Dapaong et Kara, fief de la famille présidentielle, les banques et les marchés étaient ouverts et la plupart des commerçants présents, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Du côté du pouvoir, le président Gnassingbé est resté imperturbable et n'a fait aucune déclaration devant la vague contestataire qui s'empare du Togo.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/09/2017 à 18h15