Le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er, dans la capitale économique du Cameroun, a changé d’avis. Après avoir dans un premier temps autorisé le meeting du Social Democratic Front (SDF), le principal parti de l’opposition, réputé proche des populations dites anglophones, il est revenu sur sa décision ce 19 octobre.
Le meeting du SDF, organisé par le président régional du parti, était prévu le samedi 21 octobre à Douala. Il devait être une occasion pour le parti d’exprimer «sa solidarité aux populations du Nord-Ouest et du Sud-ouest», qui subissent les conséquences de la crise anglophone. Le meeting devait être accompagné d’une marche sur un itinéraire prédéfini.
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«Il s’est avéré qu’au fil des jours, à en juger par les propos repris dans les colonnes de certains journaux de la place, par la diffusion de messages tendancieux sur les réseaux sociaux ainsi que de divers tracts séditieux en circulation, que les organisateurs de cette manifestation entendent de manière délibérée s’écarter de son objet», justifie le sous-préfet de l’arrondissement dans un communiqué.
Pour l’autorité administrative, le meeting devait se transformer en cadre «de revendication intempestive, d’appel à la haine et à la violence, voire à la révolte et à l’insurrection sous prétexte de dénoncer de prétendus massacres dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et une prétendue militarisation de ces régions».
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Par ailleurs, il précise que d’autres partis politiques et groupes d’activistes et sécessionnistes voulaient profiter de cette occasion pour se joindre aux manifestants afin de mener des actions de provocation. Ce qui de son avis détourne le but initial de la manifestation. D’où son interdiction, en raison de la «mauvaise foi» des organisateurs et de la nature de la manifestation. Douala a été le théâtre il y a quelques jours, de l’explosion d’une bombe artisanale, non loin d’un dépôt de produits pétroliers.
A signaler que quelques jours avant, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, a tenu des meetings sur l’ensemble du territoire pour dire non à la sécession et soutenir les actions menées par le chef de l’État camerounais pour la résolution de la crise.