Comme d’habitude, le 6 novembre est férié au Cameroun. C’est le jour anniversaire de l’accession à la magistrature suprême de Paul Biya en 1982. Cela fait donc 35 ans de pouvoir.
Chaque année, à cette date, les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), dont Paul Biya est le président national, désertent les bureaux et les grandes métropoles. De concert, hommes, femmes et jeunes rallient leurs bases militantes pour faire la fête.
Le 6 novembre 2017 se distingue néanmoins des autres célébrations. Car généralement, on célèbre Paul Biya, chantre de la paix. Sauf qu'aujourd'hui, le Cameroun est attaqué de toutes parts, aux frontières avec le Nigéria et la Centrafrique, mais aussi à l’intérieur avec la crise dite anglophone.
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La célébration de 2017 intervient également à la veille de l'échéance électorale d'octobre 2018. Et à l'unisson, les militants du parti ont appelé Paul Biya, âgé de 84 ans, à se représenter pour un nouveau mandat de sept ans. Certaines sections RDPC ont même instauré un fonds spécial pour son élection.
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La fête anniversaire a été l'occasion de reposer les problèmes de paix et d’unité nationale autour du thème de cette édition, «Contribuons ensemble au renforcement de «l’esprit camerounais» pour la consolidation de l’unité et l’intégration nationales et de la paix».
La volonté de vivre ensemble a ainsi été réaffirmée à travers le pays, dans les 10 régions, mêmes anglophones. Ici et là également, on a salué l’action du chef de l’État, qui, cahin-caha, tend à faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Sauf que les chocs sécuritaires et la baisse du cours des matières premières s’interposent. Mais grâce à la diversification de son économie, le Cameroun peut atteindre son objectif, si la volonté politique s’y prête.