Zimbabwe: Robert, Grace et leur milliard de dollars, après Mugabe

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Le 24/11/2017 à 11h31, mis à jour le 24/11/2017 à 11h35

C'est aujourd'hui vendredi 24 novembre qu'Emmerson Mnangagwa a été investi à la tête de l'Etat zimbabwéen. Robert Mugabe entame donc une vie de citoyen ordinaire, un statut qu'il n'a jamais connu et qui l'expose à des poursuites.

Prénoms: Robert Gabriel, nom: Mugabe. Voilà comment l'ex-président zimbabwéen devra désormais décliner son identité, notamment s’il venait à être convoqué devant la justice. Certes, il est peu probable que la scène se produise, puisque l’ex-chef d'Etat cède la place à son dauphin de toujours. Néanmoins, quand on est riche comme Crésus, d'une fortune estimée à un milliard de dollars, les ennuis guettent. 

Depuis sa démission, aucune information n'a filtré sur les intentions de Mugabe, mais il est peu probable que l’homme qui voulait fêter son 100e anniversaire à la tête du pays veuille quitter le Zimbabwé. L’exil n’est pas envisageable, même pas pour aller en Afrique du Sud. Et dans la mesure où c’est son fils politique et compagnon de toujours qui prend les rênes du pays, il a sans doute reçu la garantie de ne pas être poursuivi.

S’il avait perdu le pouvoir au profit de Morgan Zvanguiray, son opposant historique, peut-être ses ennemis lui auraient-ils lancé le fameux "alea jacta est" qu'a prononcé Jules César avant de franchir le Rubicon. Dans ce cas de figure, son sort aurait été scellé. Ses biens auraient sans doute été récupérés et le couple Mugabe aurait risqué des poursuites judiciaires.

L’agence Reuters affirme tenir d’une source ayant participé aux négociations de départ que Mugabe tient à rester dans son pays et écarte toute hypothèse d’exil. Il aurait demandé et obtenu des garanties sur sa sécurité personnelle, celle de sa famille et de ses biens.

Evidemment, tout cela reste politique. Le pouvoir, pour l'heure entre les mains de la Zanu-PF, son parti politique, pourrait changer de main sous la pression populaire. Pour le moment, il n’y a pas vraiment d’hostilité à son encontre. Les seules manifestations à signaler se sont produites devant la ferme de sa femme. Les manifestants étaient des villageois qui dénonçaient pour la première fois l’expropriation dont ils ont été victimes quand Grace Mugabe a voulu agrandir sa ferme à Mazowe, au nord de Harare. Il n'y a donc pas que les 2000 fermiers blancs dépossédés par l'ex-président qui réclament justice. Les pauvres noirs ont aussi été victimes du couple Mugabe.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 24/11/2017 à 11h31, mis à jour le 24/11/2017 à 11h35