Ayuk Sisiku Tabe, présenté comme étant le président par intérim du supposé Etat d’Ambazonie, et neuf autres leaders sécessionnistes de la crise anglophone qui secoue le Cameroun depuis 2016, ont été interpellés le 5 Janvier vers 19h30 au Nigeria.
L’assaut a été mené par des forces de sécurité camerounaises, selon un communiqué de l'Ambazonie, au cours d’un meeting de travail avec les plus proches collaborateurs du «président». Selon ce même communiqué, publié le 6 janvier, le gouvernement par intérim d’Ambazonie indique que ces membres ont été «kidnappés» dans un hôtel d’Abuja et demande leur libération immédiate.
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Au Cameroun tout comme au Nigeria, aucun afficiel ne s’est encore prononcé. Approché, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, prône la prudence.
«Le ministre de la Communication, qui porte la parole du gouvernement, ne relaie pas de rumeur mais de l’information. Quand j’aurai des éléments de langage approprié, dignes d’être portés à votre connaissance, je vous appellerai pour qu’il en soit ainsi. Soyez donc patient et attendez. Je ne relaie par la rumeur ou les émotions. J’attends moi-même d'avoir le factuel, c’est-à-dire les éléments qui attestent ou infirment», a affirmé Issa Tchiroma Bakary à tous les journalistes qui affluent depuis samedi à sa résidence de Yaoundé.
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L’on se souvient néanmoins que les autorités camerounaises avaient émis une quinzaine de mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des leaders du Southern Cameroon National Council (SCNC).
Dans la foulée, un émissaire du chef d’Etat de la République fédérale du Nigeria a récemment été reçu en audience à Yaoundé par Paul Biya. L’envoyé spécial de Muhammadu Buhari avait clairement indiqué que son pays est contre la division du Cameroun et n’entend pas servir de base arrière aux sécessionnistes.