Interviewé par Radio France Internationale, Teodoro Obiang Nguema, le président équato-guinéen, n'y va pas avec le dos de la cuiller. Selon lui, la tentative de coup d'Etat de fin décembre a bel et bien eu lieu et les putschistes sont venus du Cameroun voisin. Il explique qu'il s'agit d'un commando multinational. "Je disais qu’un groupe de terroristes du Tchad - de nationalités tchadienne et centrafricaine, notamment Seleka (l’ex-rébellion centrafricaine) - est arrivé aujourd’hui à convertir en groupe terroriste un groupe de Soudanais, préparé avec certaines personnalités en France", a-t-il expliqué aux deux journalistes Marc Perelman et Christophe Boisbouvier, qui semblaient douter de la version officielle.
Selon Obiang Nguema, certaines personnalités françaises ou basées en France ont bel et bien "financé le recrutement de mercenaires venant des pays cités". Le principal exécutant est Mahamat Kodo Bani, présenté comme un ex-général de l'armée tchadienne. Mais l'appartenance de ce dernier à l'armée d'Idriss Déby a été démentie par N'Djaména. Toujours est-il que le président de la Guinée équatoriale explique que c'est de la frontière tchadienne que le cerveau militaire de la tentative de putsch est parti avant de traverser tout le Cameroun pour atteindre son pays. Les détails qu'il donne ne sont pas anodins. Ils indexent ses voisins qui sont indirectement accusés de laxisme.
D'ailleurs, cette tentative de coup d'Etat a sérieusement remis en question le pacte de libre circulation mis en application un mois plus tôt dans les pays d'Afrique centrale. La Guinée équtoriale et le Gabon ont rétabli le contrôle aux frontières.
En ce qui concerne les commanditaires en France, Obiang Nguema est formel, même s'il ne peut les identifier. "Je ne suis pas, en ce moment, en mesure de citer des noms. Je demande la collaboration du gouvernement français pour mener l’enquête. Selon les éléments dont je dispose en ce moment, le financement venait de certaines personnalités de France", conclut-il.
Ce n'est pas la première fois que la thèse du coup d'Etat fomenté par des organismes ou des personnalités basés en France ou en Angleterre est évoquée. Le site Médipart avait établi des liens clairs entre l'ONG Sherpa et