RD Congo: la marche interdite a fait au moins cinq morts

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Le 21/01/2018 à 13h57, mis à jour le 21/01/2018 à 14h06

Au moins cinq personnes ont été tuées et 33 autres blessées dimanche 21 janvier en République démocratique du Congo dans la dispersion par les forces de sécurité de marches contre le maintien au pouvoir du président Kabila, a indiqué l'ONU.

Fait nouveau par rapport à la précédente marche du 31 décembre, des manifestants ont tenté de résister aux forces de l'ordre après la dispersion de leur rassemblement. Cette résistance a mené les autorités à user de balles réelles et à tuer 5 personnes, en en blessant plusieurs dizaines. 

Il y a eu également 69 arrestations, a ajouté la porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco). Les décès ont été comptabilisés à Kinshasa, alors que les blessés et les arrestations ont été enregistrés dans tout le pays, selon cette même source qui parle d'un "bilan provisoire".

Le précédent bilan ne faisait état que du décès d'ne jeune fille de 16 ans après un tir de rafales d'une "auto-mitrailleuse" visant l'entrée de l'église Saint-François-de-Salles dans la commune de Kitambo, a déclaré à l'AFP le médecin, ex-ministre et opposant Jean-Baptise Sondji, qui affirme s'être trouvé sur les lieux.

La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a également fait état d'un mort dans cette paroisse, mais parlait d'un homme à la mi-journée.

"Une auto-mitrailleuse est passée devant la paroisse. Ils se sont mis à tirer des balles réelles. Je me suis protégé", a déclaré M. Sondji joint par téléphone.

"Une jeune fille qui se trouvait à la porte latérale gauche de l'église a attrapé une balle au niveau de l'humérus gauche qui était complètement déchiqueté", a-t-il poursuivi.

"Elle avait beaucoup saigné. On a essayé de mettre un garrot. J'ai essayé les massages cardiaques", a-t-il poursuivi.

Le médecin a estimé que la jeune fille était déjà morte quand elle a été transportée en taxi vers l'hôpital de Kitambo. Des membres de la Croix-Rouge lui ont confirmé le décès, affirme-t-il. "Ils ont pris le corps qui est à la morgue de l'hôpital Mama Yemo".

Au moins 16 personnes ont été blessées, dont quatre grièvement parmi lesquelles deux par balle, a par ailleurs indiqué à l'AFP une infirmière du centre médical Mgr Léonard, près de l'église Saint-Joseph, dans une autre commune populaire de Kinshasa.

Outre des gaz lacrymogènes, les forces de sécurité massivement présentes dans la ville ont utilisé des balles réelles pour disperser ces marches après la messe, selon deux journalistes de l'AFP sur le terrain.

Des tensions ont également été rapportées dans les grandes villes -Kisangani, Lubumbashi, Goma, Beni et Mbuji Mayi- par des correspondants de l'AFP.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/01/2018 à 13h57, mis à jour le 21/01/2018 à 14h06