La démocratie égyptienne a ses propres règles. Presque tous les candidats à l’élection présidentielle de mars prochain ont été écartés ou poussés à renoncer pour laisser la voie libre au président en exercice Abdel Fettah al-Sissi.
Pourtant, il y a une semaine, 4 personnes avaient annoncé leur candidature à la magistrature suprême égyptienne. Mais un à un, ils ont été écartés pour assurer au "rais" une réélection à la soviétique et en un seul tour.
Pour rappel, en 2014, il a été élu avec 96,9% des suffrages validés. Il aurait confié au président français d’alors, François Hollande qu’il est «pour la démocratie, mais pas pour l’instant».
Il est certain qu’après 4 ans de pouvoir, les Egyptiens devront encore patienter pour la démocratie, vu la manière dont tous les candidats ont été écartés.
Ce fut d'abord le cas du candidat à même de lui poser le plus de problèmes, le dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak, Ahmed Chafiq. Au lendemain de l’annonce de son intention de briguer la magistrature suprême, il a été expulsé des Emirats arabes unis où il vivait en exil. Ceuilli par les autorités une fois arrivé au pays, il a été mis au frais pendant 24 heures. A l'issue de cette disparition, il a fini par renoncer à sa candidature.
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Ce fut ensuite au tour du colonel Ahmed Konsowa de subir le même sort. Après avoir annoncé sa candidature en novembre dernier, il a été interpellé et condamné en décembre dernier à 6 ans de prison pour «comportement nuisant aux exigences du système militaire».
Même issue pour l’ancien chef d’état-major de l’armée égyptienne, le général à la retraite Sami Anan, qui jouit d’une notoriété aussi bien au niveau de l’armée que de la société, qui a été lui aussi écarté. Il est désormais accusé d’avoir falsifier des documents pour pouvoir se présenter. Au même titre que le colonel Ahmed Konsowa, il risque la prison pour avoir osé défier le rais. Désormais, il a affaire avec la justice militaire. Anan était déjà candidat en 2014 avant de se désister au profit d'al-Sissi.
Idem pour le neveu de l’ancien président Anouar el-Sadate, Mohamed Anouar el-Sadate. Lui aussi a fini par renoncer à la magistrature suprême, jugeant que le scrutin ne pouvait être libre.
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Hier, l’avocat et militant de gauche Khaled Ali a également renoncé à la présidence égyptienne en dénonçant l’arrestation de certains de ses partisans. Il avait aussi déclaré être victime de harcelement et de blocage pour se présenter.
Désormais, Abdel Fettak al-Sissi est presque l’unique candidat si on excepte le sulfureux président du club de football Zamalek, Mortada Mansour, qui, s’il maintient sa candidature, n’a aucune chance face au président sortant. Toutefois, il aura du mal à obtenir la signature de 20 députés du Parlement égyptien et celles de 25.000 électeurs dans au moins 15 gouvernorats. Sauf s’il obtient un coup de pouce des autorités pour donner una apparence de démocratie à cette élection.
La date limite de dépôt des candidatures est fixée le 29 janvier courant. Elu en 2014 pour un mandat de 4 ans, al-Sissi est désormais certain de rempiler pour 4 autres années.
Rappelons que les élections présidentielles égyptiennes auront lieu les 16, 17 et 18 mars pour les Egyptiens de l’étranger tandis qu’en Egypte, la population se rendra aux urnes les 26, 27 et 28 mars prochain.