Vidéo. Burundi: les tacles sur les tibias présidentiels peuvent coûter cher

Même au plus fort de la crise politique, Pierre Nkurunziza était resté fidèle à sa passion.

Même au plus fort de la crise politique, Pierre Nkurunziza était resté fidèle à sa passion. . DR

Le 06/03/2018 à 13h34, mis à jour le 06/03/2018 à 16h47

VidéoMême en 2014, au plus fort de la crise politique burundaise, le président de la République Pierre Nkurunziza n'a jamais renoncé à sa passion pour le foot. Mais, quand il joue, on ne doit pas s'approcher de lui à moins de trois mètres, ce que certains joueurs ignoraient.

Dans un match de foot, tous les tibias ne se valent pas. Les joueurs et surtout les dirigeants du club de Kiremba qui affrontait l'Alléluia FC l'auront appris à leurs dépens. En effet, l'attaquant vedette de l'Alléluia FC n'est autre que Pierre Nkurunziza himself, joueur fidèle à l'équipe et président de la République du Burundi à ses heures perdues.

Alors, depuis près d'une semaine, deux responsables administratifs burundais de la Commune de Kiremba, située à 130 km au sud de Bujumbura, sont incarcérés. La justice burundaise leur reproche d'avoir autorisé que l'attaquant vedette de l'Alléluia FC soit sérieusement malmené.

Cyriaque Nkezabahizi, l'administrateur et Michel Mutama, son adjoint en charge du sport, ont commis l'indélicatesse d'avoir recruté des réfugiés congolais dans leur équipe et de ne les avoir pas informés des règles strictes qui protègent le président des bousculades lors des matchs. En effet, aucun joueur n'est autorisé à s'approcher de Pierre Nkurunziza à moins de trois mètres. De plus, il faut laisser le président marquer le premier et son équipe doit devancer au score. 

Ces règles,somme toute simples, étaient connues de toute l'équipe de Kiremba, à l'exception des deux nouvelles recrues qui risquent à tout moment d'être renvoyées dans leur Congo natal. Les témoignages recueillis par le quotidien français Le Monde affirment que Pierre Nkurunziza a été rudoyé durant tout le match, a reçu plusieurs tacles et est tombé à maintes reprises. 

Un joueur du championnat raconte qu'une fois, lors d'un match contre l'Alléluia FC, l'arbitre les a avertis très tôt. "Il faut laisser le président marquer, sans quoi le match durera jusqu'à demain", leur a-t-il dit. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/03/2018 à 13h34, mis à jour le 06/03/2018 à 16h47