Les habitants de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest gangrené par la corruption se sont déplacés en nombre mercredi pour élire leurs nouveaux président et vice-président, membres du Parlement et conseillers locaux.
Si aucun des 16 candidats à la présidentielle n'obtient 55% des voix, un second tour doit être organisé deux semaines après la proclamation des résultats du premier, une hypothèse d'autant plus probable que le sortant, Ernest Bai Koroma, ne pouvait se représenter, après deux mandats de cinq ans.
Son parti, l'APC, représenté par son ministre des Affaires étrangères Samura Kamara, faisait la course en tête, suivi de peu par celui du principal parti d'opposition, le SLPP, l'ancien général Julius Maada Bio, selon les premiers résultats publiés par la Commission électorale nationale (NEC), portant sur 25 % des bureaux de vote dans chaque province.
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Sur 653.981 voix, Kamara en obtient 44,6 % et Bio 42 %, selon un communiqué de la NEC, rappelant que "ces résultats sont partiels" et que d'autres seront publiés par tranches de 25 %, jusqu'aux résultats complets.
Un ancien cadre du SLPP, Kandeh Yumkella, qui se présente au nom d'une nouvelle formation, la Grande coalition nationale (NGC), est crédité pour sa part de 6,6 % des voix dans cet échantillon.
En cas de second tour, il pourrait jouer le rôle d'arbitre entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l'indépendance en 1961.
Le bilan de l'administration sortante est contrasté.
Si elle est parvenue à attirer les investisseurs pour reconstruire le pays dévasté par la guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts, l'économie reste dans un état préoccupant après les chocs de l'épidémie d'Ebola en 2014-2016, de la chute des cours mondiaux des matières premières et la corruption a continué à prospérer.