Sept ans, jour pour jour, après le début des frappes de l'OTAN en 2011, le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf Al Islam annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2018. L'annonce a été faite ce lundi 19 mars à Tunis, par son représentant dans la capitale tunisienne, en l'occurrence Ayman Bouras. Selon ce dernier, Saïf Al Islam compte reconstruire la Libye avec l'appui des pays voisins.
Beaucoup d'analystes voyaient en lui un potentiel successeur de son père capable de réunifier la Libye. Et lui n'a jamais caché ses ambitions, promettant à maintes reprises de parler aux Libyens. Mais, à cause de l'insécurité qui règne dans son pays, il a toujours renoncé. Cette fois-ci, il a choisi l'un de ses fidèles partisans qui ne réside d'ailleurs pas en Libye, pour annoncer sa candidature.
Saïf Al Islam a déjà été condamné par la justice libyenne pour la répression sanglante des manifestations contre le régime de son père. La Cour pénale internationale le poursuit également pour des accusations similaires, ce qui est contraire au droit, selon ses avocats qui évoquent l'un des principes de base de la justice: "nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits".
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Depuis sa libération, l'année dernière, de la prison de Zintan, Saïf Al Islam se fait discret, évitant soigneusement de révéler dans quel endroit il se trouve. Mais, ses proches ont affirmé qu'il est de plus en plus actif et rencontre ses sympathisants ainsi que des responsables ou émissaires des pays voisins de la Libye.
Il faut dire que les précédentes élections libyennes de 2012 et 2014 avaient été largement boycottées par les pro-Kadhafi qui estimaient que le camp de l'ancien guide n'était pas représenté. Cette candidature de Saïf Al Islam devrait donc reconfigurer le paysage politique.
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L'ironie de l'histoire veut que cette annonce intervienne en même temps que le placement en garde à vue de l'ancien président français Sarkozy, pour des faits qui ont sans doute mené à la chute de son père. En effet, la justice française lui reproche d'avoir reçu des financements libyens lors de sa campagne pour l'élection présidentielle de 2007. Et beaucoup estiment que c'est pour éviter que Kadhafi ne révèle des éléments compromettants que Sarkozi a tout fait pour que Kadhafi ne soit plus de ce monde.