Cameroun: un ancien ministre de Paul Biya candidat à la présidentielle

Maurice Kamto, candidat à la présidentielle camerounaise.

Maurice Kamto, candidat à la présidentielle camerounaise. . DR

Le 17/04/2018 à 08h29, mis à jour le 17/04/2018 à 11h17

L’ex-ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Maurice Kamto, a été investi le week-end dernier par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti qu’il a créé en 2012 après sa démission du gouvernement.

Maurice Kamto a été investi le week-end dernier à Yaoundé comme président du directoire du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) pour un mandat de cinq ans, et candidat du parti à la prochaine élection présidentielle prévue en octobre 2018. Une élection sans surprise qui s’est tenue dans la capitale Yaoundé, lors de la convention de son parti.

Ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Maurice Kamto a été membre du gouvernement camerounais de 2004 à 2011, avant de s’engager en politique avec la création du MRC en 2012. Universitaire reconnu, il a notamment été l’avocat du Cameroun devant la Cour internationale de justice (CIJ). Comme membre de la commission mixte Cameroun-Nigeria-Nations unies, il a contribué à la résolution du conflit opposant le Cameroun et le Nigeria sur la presqu'île de Bakassi.

Le candidat se veut un homme de rassemblement et a affirmé tendre la main aux autres leaders politiques. Lors d’une conférence de presse donnée à la suite de son investiture, Maurice Kamto a aussi indiqué qu’il réexaminerait, en cas d’élection à la présidence, certains dossiers instruits dans le cadre de l’opération dite «Epervier» de lutte contre la corruption, lancée en 2006 par le chef de l’Etat Paul Biya.

De nombreux pontes du régime ont en effet été écroués pour des faits présumés de corruption dans ce cadre et, pour une partie de l’opinion publique, il s’agirait en fait d’une opération de règlements de comptes politiques. Son parti, le MRC, compte un député à l’Assemblée nationale et quelques conseillers municipaux dans le pays.

Sur son site Internet, le MRC, dans sa profession de foi, se revendique être un parti qui prône le «pragmatisme idéologique porté par les valeurs républicaines, patriotiques et panafricanistes sur le plan politique. La liberté d’entreprendre dans un cadre sécurisé par un Etat stratège sur le plan économique, et un humanisme profond reposant sur une puissante solidarité nationale et le partage équitable des fruits de la prospérité nationale sur le plan social».

Cette formation politique se présente par ailleurs comme une nouvelle force politique ayant l’ambition de représenter une véritable alternative au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir. Elle veut incarner une opposition consciente des attentes du peuple camerounais et déterminée à réussir l’alternance au pouvoir.

De son côté, le président, Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans, n’a toujours pas clairement indiqué s’il serait ou non candidat à sa propre succession.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 17/04/2018 à 08h29, mis à jour le 17/04/2018 à 11h17