"Nous lançons à nouveau un appel au renforcement des effectifs de la Minusca par des contingents opérationnels et professionnels", a déclaré le président Touadera, lors d'une réunion de deux jours consacrée au maintien de la paix.
La Centrafrique souhaite aussi que la mission de la force de l'ONU passe du maintien de la paix à "l'imposition de la paix afin d'éviter de faire échec aux efforts de consolidation et pérennisation de la paix", a aussi dit Faustin-Archange Touadera.
La Force de l'ONU en Centrafrique (Minusca) compte plus de 12.000 personnels dont plus de 10.000 Casques bleus.
Selon une source diplomatique s'exprimant sous couvert d'anonymat, la Russie, qui avait bénéficié l'an dernier de l'ONU d'une exemption à l'embargo sur les armes pour fournir gratuitement un stock d'armement à Bangui, aurait récemment proposé de fournir des Casques bleus à l'ONU.
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Très peu représentée dans les opérations de paix des Nations unies, la Russie ne compte aucun militaire à ce jour dans la Minusca.
Les déclarations du président centrafricain surviennent alors que des interrogations subsistent sur la possibilité d'une "bavure" onusienne quinze jours après des combats entre des milices et une patrouille de Casques bleus rwandais accompagnée de forces centrafricaines.
Un Casque bleu avait été tué et 27 personnes abattues le 10 avril à Bangui et l'ONU a affirmé qu'au moins 16 d'entre elles ont participé aux combats. Des témoins assurent qu'il s'agissait de civils. Une enquête interne à l'ONU a été ouverte.
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"De nombreux défis continuent de s'imposer, notamment la situation sécuritaire", a relevé le président centrafricain. "Nous renouvelons nos remerciements et gratitude aux Nations unies et à la Minusca, pour son rôle incontournable de sécurisation, de protection des populations civiles", a-t-il dit sans évoquer les combats du 10 avril.
"La République centrafricaine voudrait (...) servir de modèle de réussite des efforts fournis par la communauté internationale", a-t-il aussi déclaré.
Les autorités de Centrafrique n'ont de contrôle que sur une maigre partie du territoire national. Dans les provinces, plusieurs groupes armés s'affrontent pour le contrôle du diamant, de l'or et du bétail dans ce pays qui reste l'un des plus pauvres du monde.