Le plan gouvernemental, qui vise l’expropriation sans condition des terres des riches fermiers blancs pour les distribuer aux paysans noirs, risque de provoquer une fuite d’importants investissements, a dit l’association.
Le parlement sud-africain a voté en février dernier en faveur d’une motion introduite par le parti de l’Economic Freedom Fighters (opposition/extrême gauche), proposant une expropriation sans compensation de ces terres.
Le gouvernement a, par la suite, mis en place une commission pour préparer une révision de la constitution favorisant la mise en œuvre de la motion controversée.
Cette réforme s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement visant à réduire les inégalités sociales dont souffre le pays et qui demeurent parmi les plus importantes au monde.
Selon l’association des banquiers, l’expropriation des terres pourrait conduire à une baisse de la demande de biens immobiliers.
«Les banques adopteraient alors des critères de prêts plus stricts, et nous allons assister à une baisse des prix de l’immobilier», poursuit l’association, soulignant que «ce n’est pas seulement le secteur bancaire qui sera touché mais l’ensemble du pays».
Et d’ajouter que cette situation pourrait entraîner une perte de confiance dans le secteur bancaire et provoquer une nouvelle dégradation de la note souveraine sud-africaine.
L’association souligne que la réforme proposée par le gouvernement doit être conduite d’une manière ordonnée pour éviter tout impact négatif sur les secteurs directement lié aux terres.
Le débat sur la réforme agraire anime la scène politique sud-africaine depuis la fin du régime de l’apartheid en 1994. Il s’agit d’un sujet sensible dans ce pays où l’agriculture reste largement aux mains des Blancs, qui détiennent actuellement 73 pc des terres agricoles contre 85 pc à la fin de l’apartheid.
Au moment où le gouvernement se veut rassurant au sujet de la mise en œuvre de son plan, de nombreux rapports ont mis en garde contre une répétition en Afrique du Sud du scénario zimbabwéen, en référence à la réforme agraire mise en œuvre au Zimbabwe au début des années 2000 par le régime totalitaire de l’ancien président Robert Mugabe et qui s’est achevée dans la violence et l’effondrement de la production agricole.