"Aujourd'hui, le 15 juin 2018, Jean-Pierre Bemba Gombo a été mis en liberté provisoire sous conditions spécifiques sur le territoire du Royaume de Belgique", a fait savoir la CPI dans un communiqué.
Ancien riche homme d'affaires devenu chef de guerre puis vice-président, le Congolais avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003.
Une semaine après son acquittement surprise, le Congolais "est en chemin vers chez lui", a confirmé à l'AFP Jean-Jacques Mbungani, un responsable du parti politique de Bemba établi à Bruxelles.
L'ancien vice-président congolais devrait arriver entre 23h00 et minuit (21h00 et 22h00 GMT) à Rhode-Saint-Genèse, commune verdoyante cossue située à 15 km au sud de Bruxelles, où, selon des sources concordantes, vivent sa femme et ses cinq enfants. C'est dans cette localité que l'ancien chef de guerre congolais avait été arrêté le 24 mai 2008 à la demande de la CPI.
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"Il a été en possession de l'autorisation de séjour délivrée par la Belgique et il a pu partir" des Pays-Bas, a ajouté M. Mbungani.
Jeudi, les autorités belges avaient "répondu favorablement à la demande de la Cour de permettre le séjour de Monsieur Bemba en Belgique, où réside sa famille, suite à sa mise en liberté provisoire", avait annoncé le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, dans un communiqué.
"Le gouvernement du Royaume de Belgique et la CPI ont signé un accord sur la mise en liberté provisoire des détenus sur le territoire belge le 10 avril 2014", a précisé la CPI vendredi.
Bemba, qui a émis le souhait de se rendre en Belgique dès la communication mardi de la décision de libération conditionnelle, "a demandé un visa de type C, de court séjour", l'autorisant dans un premier temps à séjourner jusqu'à 90 jours sur le sol belge, avait souligné jeudi à l'AFP une porte-parole du secrétaire d'Etat belge à la Migration Theo Francken.
Quatre jours après le verdict d'acquittement, le Congolais avait quitté mardi soir le centre de détention de la CPI situé à La Haye. Il restait toutefois depuis lors sous la surveillance de la Cour aux Pays-Bas en attendant le feu vert des autorités belges à sa demande de visa.
Conditions spécifiques
Bemba se trouve désormais "en liberté conditionnelle en Belgique en attendant une décision finale sur sa peine dans l'affaire" de subornation de témoins dans le cadre de son principal procès et dont la procédure est toujours en cours, a précisé la CPI.
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Les juges étudient actuellement la condamnation de Bemba en mars 2017 dans cette affaire annexe à un an de prison et 300.000 euros d'amende. La sentence définitive dans cette affaire est attendue le 4 juillet.
D'ici là, il doit "s'abstenir de faire des déclarations publiques sur cette affaire, ne pas changer d'adresse sans préavis, ne contacter aucun témoin et se rendre immédiatement aux autorités compétentes si la Chambre de première instance l'exigeait", a énuméré la CPI.
La décision surprise d'acquittement intervient à un mois et demi du dépôt des candidatures à l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), prévue le 23 décembre pour remplacer le président Joseph Kabila. Ce dernier est arrivé au terme de son deuxième et dernier mandat en décembre 2016.
Adversaire de Kabila à l'élection présidentielle de 2006, Jean-Pierre Bemba va de l'avis général rejouer un rôle sur la scène politique congolaise, au moment où l'opposition affirme se chercher un candidat unique.
Il compte profiter de son séjour en Belgique pour "mettre sur pied son retour en RDC", selon Mbungani.