Fixée par les accords de Lomé d’avril 2018, la tenue d'es élections législatives de novembre 2018 constitue un des rares points de consensus entre les différentes forces politiques bissau-guinéennes.
Samedi dernier, le Parlement a voté à l’unanimité le budget de l’Etat, étape cruciale en vue des élections. D’un montant de 212 milliards de francs CFA, il a été proposé par le Premier ministre récemment élu, Aristides Gomez.
L’objectif des élections législatives n’est autre que la recherche d’une issue favorable à la crise presque permanente que connaît le pays. Un membre du Parti de la rénovation sociale (PRS), première opposition au parti au pouvoir, a d’ailleurs déclaré que «c’est suite à une profonde analyse en ayant à l’esprit l’accord de Conakry que mon parti a voté ce budget».
Le plan de sortie de crise peut se résumer en deux étapes majeures. La première correspond à l’accord de Conakry adopté fin 2016. Décliné en dix points signés par les parties prenantes (Union africaine, CEDEAO, Guinée-Conakry, etc.), celui-ci prévoyait notamment «la formation d’un gouvernement inclusif», suite à un dialogue consensuel entre les partis politiques représentés proportionnellement à l’Assemblée.
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Cependant, son application s’est avérée entravée par des tensions internes au Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Celui-ci reprochait notamment au président Vaz la nomination d’un Premier ministre (Umaro Sissoco Embaló) sans consultation préalable des instances décisionnelles du parti. Depuis, l’instabilité chronique a mené à la destitution de Embaló et à la succession de deux autres personnalités à son poste.
La seconde étape correspond à l’accord de Lomé. Réunis en avril 2018 au sein de la capitale togolaise, les chefs d’Etat et gouvernement de la CEDEAO avaient clairement exprimé leur volonté de mettre fin à la crise politique. Parmi les mesures phares de cette réunion figuraient l’organisation d’élections législatives en novembre 2018 et la nomination d’Aristides Gomes au poste de Premier ministre.
Cependant, le rendez-vous du 18 novembre prochain nécessite 4,938 milliards de francs CFA, soit l’équivalent de 7,5 milliards d’euros. En revanche, il est à noter que le budget du pays repose depuis sur l’aide internationale à hauteur de 95%.
Aristides Gomes s’est rendu à Bruxelles mardi 5 juin dernier afin de demander un soutien financier aux institutions de l’Union européenne (UE), après avoir parcouru six pays d’Afrique occidentale dans le même objectif. Mais à quelques mois de l’échéance tant attendue, seule une faible part des fonds nécessaires (13%) ont été obtenus…
Quant à la crise, elle semble être devenue un élément du paysage politique bissau-guinéen.