Guinée Equatoriale: le président accorde une amnistie générale pour tous les prisonniers politiques

Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema.

Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema.. DR

Le 05/07/2018 à 07h16, mis à jour le 05/07/2018 à 07h57

Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, a décidé mercredi "une amnistie totale" en faveur de tous les prisonniers politiques et de tous les opposants condamnés ou interdits d'activité, selon un décret lu à la télévision nationale.

"J'accorde l'amnistie totale à tous les citoyens condamnés par les tribunaux (...) pour des délits politiques dans l'exercice de leur activité, purgeant ou non leur peine" stipule le décret présidentiel en précisant que l'amnistie concerne également toute personne "privée de liberté ou empêchée d'exercer son droit politique dans le pays".

L'amnistie générale vise à favoriser la participation des opposants en exil ou de la diaspora au dialogue politique national qui aura lieu dans la première quinzaine de novembre, a expliqué Obiang après la signature du décret.

Cette amnistie, la première du genre, signifie un pardon général, tourner la page et oublier le passé, a précisé le président Obiang.

Au pouvoir depuis 1979, il avait appelé fin août toutes les composantes politiques du pays, y compris l'opposition en exil, à participer à un dialogue national.

Plusieurs figures de l'opposition avaient conditionné leur participation à une amnistie générale pour garantir le retour en sécurité des dizaines d'opposants exilés, notamment en Espagne, l'ancienne puissance coloniale.

Le gouvernement a adopté cette amnistie pour démontrer à tous que sa volonté politique est ferme et permettre à tous les acteurs du processus politique national de mettre en oeuvre leurs programmes, a déclaré le chef de l'Etat.

La mesure s'appliquera aux opposants politiques en exil condamnés pour les délits politiques et à des personnes dont la procédure judiciaire était en cours, a-t-il affirmé.

Le nombre et l'identité des personnalités devant être amnistiées n'ont pas été précisés.

On parle de manoeuvres, le dialogue c'est des manoeuvres mais des manoeuvres positives, nous allons négocier et discuter, a ajouté le président Obiang. Nous ne voulons pas que les compatriotes passent toute leur vie hors du pays.

Le gouvernement s'est même engagé à payer les billets d'avion des opposants pour les vols Madrid-Malabo assurés par la compagnie nationale Ceiba Intercontinental, selon la télévision nationale.

Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1979, Teodoro Obiang Nguema, 72 ans, qui dirige la Guinée équatoriale d'une main de fer, a été réélu en 2009 avec 95,37% des voix.

Son régime est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l'Homme pour sa violente répression à l'encontre des opposants politiques, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l'ampleur de la corruption dans le pays.

Troisième producteur de pétrole subsaharien, la Guinée équatoriale est considérée par l'ONG Transparency international comme l'un des pays les plus corrompus au monde, classé au 163e rang sur 175.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 05/07/2018 à 07h16, mis à jour le 05/07/2018 à 07h57