Après que Jacob Zuma ait été contrait à la démission en février dernier et en attendant de faire face à la justice, c'est au tour de son fils d'être inculpé pour corruption. A l'issue d'une brève audience, un tribunal de Johannesburg l'a remis en liberté sous contrôle judiciaire en échange d'une caution de 100.000 rands (6.500 euros). Agé de 34 ans, Duduzane Zuma est accusé d'avoir participé en octobre 2015 à une rencontre au cours de laquelle un des frères Gupta, Ajay, a proposé le poste de ministre des Finances à Mcebisi Jonas, qui était alors vice-ministre.
Dans une déclaration sous serment, M. Jonas a expliqué que le maroquin lui avait été offert en échange de son obéissance aux instructions des Gupta et d'une enveloppe de 600 millions de rands (38 millions d'euros). Ajay Gupta a catégoriquement démenti ces allégations.
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"Les charges (retenues contre Duduzane Zuma) sont fondées sur les déclarations de Mcebisi Jonas", a déclaré à l'issue de l'audience son avocat, Rudy Krauss, à la presse. "Il est innocent, bien sûr, c'est ce que nous allons plaider", a-t-il ajouté. "Il (M. Zuma) a été inculpé de corruption pour avoir offert une gratification injustifiée à un personne en charge d'une fonction publique et pour corruption en bande organisée", a confirmé un porte-parole du parquet, Phindi Mjonondwane. "Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire parce qu'il coopère", a ajouté le magistrat.
La prochaine audience a été fixée au 24 janvier 2019. Jacob Zuma a été contraint de démissionner il y a deux mois après avoir été lâché par son parti, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir, à cause des accusations portées contre lui dans plusieurs affaires politico-financières.
D'origine indienne, les frères Gupta se sont installés en 1993 en Afrique du Sud. Ils sont accusés d'avoir profité de leur proximité avec Jacob Zuma pour infiltrer l'appareil d'Etat et obtenir de juteux contrats ou des avantages indus. Le successeur de Jacob Zuma à la tête de l'ANC et du pays, Cyril Ramaphosa, a fait de la lutte contre la corruption sa priorité. Une commission d'enquête judiciaire doit se réunir à partir d'août pour examiner les dossiers de corruption dans lesquels est impliqué l'ancien chef de l'Etat.