"L'ANC (Congrès national africain, au pouvoir) va finaliser, via le processus parlementaire, une proposition d'amendement à la Constitution qui décrit de façon plus claire les conditions dans lesquelles l'expropriation des terres sans dédommagement peut être effectuée", a-t-il annoncé dans une allocution télévisée mardi soir, ajoutant que ce changement pourrait "débloquer la croissance économique".
"Il est devenu évident que notre peuple veut que la Constitution soit plus explicite à propos de l'expropriation des terres sans dédommagement", a déclaré le président. Une grande partie des terres les plus productives d'Afrique du Sud appartient toujours aux fermiers blancs qui contrôlent 73% des terres arables, 24 ans après la fin de l'apartheid.
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Ce sont ces terres qui pourraient être saisies de force et transférées la population noire. La question de savoir s'il faut prendre ces terres sans indemniser les propriétaires actuels est de loin le problème qui divise le plus l'Afrique du Sud.
Jusqu'à présent, le gouvernement sud-africain avait poursuivi une politique de consentement entre l'acheteur et le vendeur pour permettre le transfert des terres. Mais en février, les législateurs ont voté en faveur de la création d'une commission chargée de réécrire la Constitution pour permettre les transferts forcés de terres sans compensation.
Certaines critiques établissent des parallèles avec les réformes désastreuses effectuées au Zimbabwe. D'autres évoquent des raisons électorales, l'ANC visant à gagner des voix avant les élections l'année prochaine. Mais pour M. Ramaphosa, "l'intention de cet amendement est de promouvoir la réparation, de faire progresser le développement économique et d'accroître la production agricole et la sécurité alimentaire".
L'ANC ne dispose pas à lui seul de la majorité parlementaire des deux tiers nécessaire pour amender la Constitution. Mais il pourrait le faire avec le soutien de l'EFF, le parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique.