Elections au Nigeria: les gros pontes de son parti lâchent Buhari les uns après les autres

Muhammadu Buhari, président du Nigeria.

Muhammadu Buhari, président du Nigeria.. DR

Le 01/08/2018 à 14h38, mis à jour le 01/08/2018 à 14h48

Après la défection de deux gouverneurs, de dizaines de parlementaires et du président du Sénat, le gouverneur d'un Etat du nord du Nigeria et un porte-parole du parti au pouvoir ont annoncé mercredi 1er août rejoindre l'opposition, marquant un nouveau camouflet à l'encontre du président Buhari.

"Je me suis entretenu longuement avec le peuple de l'Etat de Sokoto et ils m'ont conforté dans cette décision", a écrit sur Twitter Aminu Tambuwal, gouverneur de cet Etat du Nord musulman, d'habitude bastion du président Muhammadu Buhari.

"Ainsi, je me retire -du All Progressives Congress, APC-, pour rejoindre le PDP (Parti Populaire Démocratique", a-t-il annoncé publiquement après un grand rassemblement populaire dans son Etat.

Au même moment, le porte-parole du parti présidentiel, Mallam Bolaji Abdullahi, a fait savoir dans un communiqué qu'il "démissionnait de ses fonctions et rendait la carte du parti dès aujourd'hui", insinuant que les stratégies de communication de l'entourage du président étaient faites de "mensonges éhontés où la propagande a été normalisée dans la sphère politique".

M. Abdullahi est originaire de l'Etat de Kwara, où le gouverneur et l'ex-gouverneur ensuite devenu président du Sénat Bukola Saraki, ont tous deux annoncé leur défection ces derniers jours.

Fin juillet, 14 sénateurs et 37 députés ont fait également fait défection de l'APC au dernier jour de la session parlementaire pour retrouver le PDP.

La grande majorité d'entre eux avaient quitté le PDP lors du précédent scrutin de 2015, et avaient fondé l' APC. Ils retrouvent ainsi leur parti d'origine.

Ces annonces en cascade, à six mois de la présidentielle prévue en février prochain, sont un gros coup dur politique pour Muhammadu Buhari, qui n'a pas su maintenir l'entente dans sa famille politique, en favorisant des hommes du Nord, comme lui, aux postes clé du pouvoir.

Sûr de remporter les primaires de son parti prévues entre septembre et octobre, le président Buhari, 75 ans, n'a laissé aucune place aux voix qui se sont élevées contre lui, notamment au sein de son parti, ces derniers mois.

L'ancien général Buhari a accédé au pouvoir en 2015 en l'emportant sur le président Goodluck Jonathan (PDP), marquant ainsi la première alternance démocratique de l'histoire du Nigeria.

Ses adversaires lui reprochent notamment la mauvaise gestion économique du pays, et une situation sécuritaire délétère aux quatre coins du pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 01/08/2018 à 14h38, mis à jour le 01/08/2018 à 14h48