Egypte: la touriste libanaise condamnée pour "injures" a été libérée

La touriste libanaise Mona El-Mazbouh.

La touriste libanaise Mona El-Mazbouh.. DR

Le 14/09/2018 à 12h27, mis à jour le 14/09/2018 à 14h01

Mouna Al Mazbouh, touriste libanaise venue visiter l'Egypte, avait été condamnée à 8 ans de prison ferme pour insultes envers les Egyptiens. Elle est désormais libre.

Les autorités égyptiennes viennent de libérer Mouna Al Mazbouh, touriste libanaise, qui avait été condamnée pour "injures" en Egypte. Elle a déjà quitté Le Caire, hier dans la soirée, selon son avocat qui a auparavant affirmé qu'elle a dû s'acquitter d'une amende de 30.000 livres égyptiennes, soit quelques 1670 dollars US. 

Victime de harcèlement dans les rues d'Egypte, elle avait posté une vidéo devenue virale dans le monde entier. La justice égyptienne avait décidé de la condamner à de la prison ferme après son immédiate arrestation. 

Tout est parti de cette vidéo, postée sur Facebook et largement partagée, dans laquelle la jeune femme affirmait avoir été victime de harcèlement sexuel de la part de chauffeurs de taxis ou de jeunes hommes dans les rues du Caire. Elle accusait les Égyptiens de vol et d’arnaque. Elle y dénonçait aussi le service dans les restaurants et des actes de vol. Des accusations qui ont ulcéré les citoyens égyptiens, lesquels ont appelé à son arrestation. Fin mai dernier, Mouna Al Mazbouh a été arrêtée à l’aéroport du Caire alors qu’elle s’apprêtait à quitter le pays.

Déférée devant la justice, le Parquet l’a accusée de «propagation de fausses rumeurs et d’atteinte aux religions». Pour les propos qu'elle a tenus, elle encourait entre 3 et 5 ans de prison, mais les juges ont été encore plus sévères.

Il est probable que sa pique à l’endroit du président Abdel Fatah al-Sissi a joué en sa défaveur: «vous méritez ce que votre président fait contre vous. Je souhaite qu’Allah vous envoie quelqu’un qui vous opprimera davantage», avait-elle lancé dans sa vidéo. Des propos qui ont certainement beaucoup pesé dans la sentence qui a été prononcée à son encontre. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 14/09/2018 à 12h27, mis à jour le 14/09/2018 à 14h01