RDC. Présidentielle: le camp Kabila donné perdant par un sondage sérieux

Président Joseph Kabila et Emmanuel Rammazani Shadary, le candidat du camp du chef de l'Etat congolais.

Président Joseph Kabila et Emmanuel Rammazani Shadary, le candidat du camp du chef de l'Etat congolais. . DR

Le 31/10/2018 à 12h17, mis à jour le 31/10/2018 à 12h19

Le camp de Joseph Kabila est dans tout ses états après la diffusion d'une enquête d'opinion qui donne un opposant vainqueur du scrutin.

Emmanuel Rammzani Shadary n'arriverait qu'en troisième position si l'élection présidentielle avait eu lieu fin octobre 2018, selon un sondage réalisé par le Groupe d'étude sur le Congo (GEC), dont les résultats ont été publiés hier, mardi 30 octobre. Le candidat du camp du président Joseph Kabila n'aurait que 16% des voix exprimées, ce qui serait un sérieux revers pour son régime, en place depuis 17 ans. 

Selon ce sondage, c'est Félix Antoine Tchisekedi Tshilombo, fils de feu Etienne, leader historique de l'opposition congolaise, qui serait en tête lors du premier tour avec le confortable score de 36% des suffrages. Alors que deuxième serait Vital Kamhere Lwa Kanyiginyi NKingi avec 17% d'intentions de voix exprimées. 

Le document de 16 pages résumant les résultat de ce sondage, réalisé entre le 30 septembre et le 15 octobre dernier était sous embargo et ne devait être diffussé auprès du public que ce mercredi 31 octobre. Cependant, un diplomate aurait choisi de le partager dans des groupes WhatsApp, ce qui a obligé les auteurs de l'étude à en rendre public le contenu. 

Le GEC, qui a travaillé avec le Bureau d'études, de recherches, de consulting international (Berci) a interrogé 1179 électeurs potentiels résidant dans 26 provinces du pays. Il s'agit de leur cinquième sondage de rang ayant pour thème l'élection présidentielle, supposée se tenir le 23 décembre prochain. 

Mais pour le camp présidentiel, réuni autour du Front commun pour le Congo, cette enquête d'opinion est orientée dans le but de discréditer leur candidat et surtout d'orienter le vote des électeurs.

Le GEC s'attendait déjà à de telles attaques et avait prévu sa réponse, en écrivant dans son rapport que: "les répondants ont été recrutés à partir d’une liste de 2000 numéros de téléphone cellulaire obtenus lors du sondage de BERCI/GEC de 2016, réalisé [à leur] domicile, à l’échelle nationale, dans plus de 400 sites d’enquête urbains et ruraux (…). Les interviews ont été téléchargées directement sur un serveur hébergé à distance par le site Web Ona.io, accessible à tous les partenaires en temps réel". 

Après de telles projections, l'opposition risque d'avoir du mal à se réunir autour d'un candidat, alors que le scrutin congolais est à un seul tour.

En effet, Félix Tshisekedi pourrait estimer qu'il n'a pas besoin des autres candidats pour arriver en tête du scrutin du 23 décembre. Alors que Vital Kamhere sait qu'il doit renforcer son assises dans les provinces du nord. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 31/10/2018 à 12h17, mis à jour le 31/10/2018 à 12h19